Article réservé aux abonnés Pour couronner l'année Hugo, il fallait un événement à la démesure du personnage. C'est fait. Les dix premiers volumes des œuvres complètes de Victor Hugo viennent de sortir des presses dans la collection "Bouquins" Robert Laffont. Les cinq autres vont suivre au printemps prochain. Une entreprise complètement folle quand on sait que le contrat entre l'éditeur, Guy Schoeler, et l'équipe hugolienne de Paris-VII entraînée par Jacques Seebacher a été signé il y a à peine un an. Un an pour donner de chaque œuvre de Hugo "le meilleur texte qui ait historiquement existé", un an pour lire, relire et relire encore la meilleure édition de chaque roman, de chaque pièce de théâtre, de chaque poème, revue et corrigée par Hugo lui-même, en la confrontant avec le manuscrit, en rétablissant la ponctuation hugolienne, alourdie au dix-neuvième siècle par l'inflation typographique des imprimeurs. Un an pour réaliser le vœu du ministère de la culture, qui désirait une édition de Hugo qui soit parfaite d'un point de vue scientifique mais qui reste néanmoins une édition populaire tant dans sa présentation que par son coût. Pour gagner un tel pari, il fallait davantage que de l'érudition, davantage qu'une parfaite connaissance de la galaxie Hugo, de sa poussière d'étoiles, de ses trous noirs et des ses continents égarés ; il fallait des aventuriers. Jacques Seebacher, l'œil malin, le verbe net, la courtoisie attentive, a été le chef de cette bande d'une trentaine d'universitaires lâchés dans le maquis hugolien. Il raconte l'aventure avec tant d'enthousiasme - et tant de fierté aussi - qu'on pourrait croire par instants que ce fut une partie de plaisir. "Si nous avons réussi, explique-t-il, c'est que nous avons fonctionné avec les moyens et les méthodes d'une entreprise privée, sans attendre d'autre aide que celle, financière, du Centre national des lettres. Cette édition représente, en fait, une trentaine d'années de travail de toute une génération de spécialistes; et il faudra vraisemblablement une trentaine d'années encore et une autre génération pour que des points de vue, des documents, des textes que nous ignorons encore permettent de dépasser cette édition. " Il vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.