Unecroissance Ă  la hausse, tirĂ©e par le tourisme. La GrĂšce retrouve donc le sourire. Plus prĂ©cisĂ©ment, selon les estimations des analystes, son Au lendemain de la violente rĂ©pression qui a touchĂ© une vingtaine de journalistes qui couvraient des manifestations contre le prĂ©sident SaĂŻed, Reporters sans frontiĂšres RSF publie Journalisme en Tunisie l’heure de vĂ©ritĂ©, un rapport qui met le doigt sur le risque de dilution des acquis de la rĂ©volution tunisienne. Dans son rapport Journalisme en Tunisie l'heure de vĂ©ritĂ© publiĂ© Ă  Tunis le 19 janvier 2022, RSF tire un signal d’alarme le journalisme en Tunisie est Ă  un tournant de son histoire. La trop lente transformation du secteur mĂ©diatique tunisien depuis dix ans et les Ă©volutions politiques rĂ©centes menacent la libertĂ© de la presse, qui fut pourtant le premier acquis de la rĂ©volution tunisienne il y a 11 ans. Il y a clairement pĂ©ril en la demeure, comme l’actualitĂ© rĂ©cente en atteste. LIRE LE RAPPORT Dans ce document d’une trentaine de pages, illustrĂ© par le caricaturiste tunisien Omrane, RSF examine les relations ambiguĂ«s qu’entretient le prĂ©sident SaĂŻed avec les mĂ©dias et les journalistes depuis son arrivĂ©e au pouvoir. Son coup de force du 25 juillet 2021 s'est accompagnĂ© d'une augmentation des exactions commises Ă  l'encontre de la presse. Les scĂšnes de violence lors des manifestations du 14 janvier, qui n’avaient pas Ă©tĂ© vues dans la capitale depuis le dĂ©part du pouvoir du prĂ©sident Ben Ali en 2011, n’ont fait que confirmer les inquiĂ©tudes quant au rĂ©el engagement du chef de l’Etat en faveur de la libertĂ© de la presse. “Nous sommes extrĂȘmement inquiets de ce virage autoritaire qui impacte directement la presse tunisienne, dĂ©clare le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de RSF, Christophe Deloire. Outre le fait qu’elle est l'acquis immĂ©diat de la rĂ©volution, une presse libre et indĂ©pendante est indissociable de l’avenir de la dĂ©mocratie tunisienne. Nous appelons le prĂ©sident de la RĂ©publique Kais SaĂŻed Ă  s’engager rĂ©solument Ă  prĂ©server et Ă  respecter les garanties constitutionnelles et les engagements internationaux de la Tunisie en faveur de la libertĂ© de la presse et de l’information. ” Le rapport Ă©voque aussi les relations troubles entre les mĂ©dias, le monde politique et celui des affaires qui entravent la mise en Ɠuvre de rĂ©formes nĂ©cessaires pour garantir et consolider l’indĂ©pendance du secteur de la presse. L’incomplĂšte transformation du secteur mĂ©diatique en Tunisie n’a toujours pas permis d’assurer un minimum de protection aux journalistes qui restent vulnĂ©rables aux pressions. Le besoin de rĂ©forme lĂ©gale est un des points qui figurent dans l’appel lancĂ© aux autoritĂ©s et les recommandations faites aux journalistes en conclusion du rapport et dans le but de renforcer une libertĂ© de la presse fragilisĂ©e et menacĂ©e. La Tunisie se classe 73e sur 180 pays au Classement mondial de la libertĂ© de la presse Ă©tabli par RSF en 2021. PubliĂ© le Mise Ă  jour le Maghreb - Moyen-OrientTunisieDĂ©sinformation et propagandeViolences contre les journalistesCadre lĂ©gal et justiceIndĂ©pendance et pluralismeRapportAgressionsMenaces et pressionsImpunitĂ©Internet Lasituation concernant le COVID est actuellement sous contrĂŽle et la plupart des contraintes liĂ©es Ă  l’épidĂ©mie ont Ă©tĂ© suspendues. la GrĂšce maintient cependant un certain nombre de mesures afin de faire respecter les mesures barriĂšres. Dans les transports publics et les supermarchĂ©s, le port d’un masque FFP2 (ou KN95) ou un

"L'heure est grave", a lancĂ© jeudi le directeur gĂ©nĂ©ral de l'Agence internationale de l'Ă©nergie atomique AIEA devant le Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU, rĂ©clamant l'accĂšs Ă  la centrale nuclĂ©aire de Zaporijjia, alors que l'agence russe officielle de statistiques Rosstat a annoncĂ© que le produit intĂ©rieur brut PIB de la Russie s'est contractĂ© de 4 % au deuxiĂšme trimestre par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2021, montrant l'impact des sanctions contre Moscou. Cette page n'est plus mise Ă  jour. Retrouvez l'ensemble des informations sur l'Ukraine ici. 21 h 45 le Pentagone "ignore" l'origine des explosions sur une base russe en CrimĂ©e Le Pentagone a assurĂ© ne pas avoir d'informations sur la cause des rĂ©centes explosions sur une base militaire russe en CrimĂ©e, tout en soulignant que les États-Unis n'avaient livrĂ© Ă  Kiev aucune arme ne leur permettant de mener une telle frappe."Nous n'avons rien qui indique s'il y a eu un lancement de missile ou non, je ne peux pas dire s'il y a eu du sabotage ou non", a dĂ©clarĂ© Ă  la presse un haut responsable militaire amĂ©ricain. "Ce que je peux vous dire, c'est que ce n'Ă©tait pas une frappe d'ATACMS, parce que nous ne leur avons pas donnĂ© d'ATACMS", a ajoutĂ© ce haut gradĂ© ayant requis l'anonymat, faisant rĂ©fĂ©rence Ă  des missiles balistiques tactiques d'une portĂ©e de 300 km, que Kiev tente de convaincre Washington de lui n'a pas revendiquĂ© cette attaque et les multiples explosions, filmĂ©es par des tĂ©moins puis diffusĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux, restent militaire russe de Saki, en CrimĂ©e annexĂ©e en 2014 par la Russie, a Ă©tĂ© fortement endommagĂ© mardi par une sĂ©rie d'explosions prĂ©sentĂ©es comme accidentelles par Moscou mais que des experts attribuent Ă  une attaque des forces ukrainiennes. 21 h le PIB de la Russie a chutĂ© de 4 % sur un an au 2e trimestre, selon une estimation officielle Le produit intĂ©rieur brut PIB de la Russie s'est contractĂ© de 4 % par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, selon une estimation statistique officielle publiĂ©e PIB s'est Ă©levĂ© "Ă  96 % de sa valeur Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2021, selon les estimations prĂ©liminaires", a indiquĂ© l'agence fĂ©dĂ©rale de statistiques Rosstat dans un communiquĂ©. Il s'agit des premiers chiffres portant sur trimestre plein depuis le lancement depuis le dĂ©clenchement de la guerre menĂ©e par la Russie en Ukraine, et tĂ©moigne de l'impact des sanctions Ă©conomiques contre Moscou. L'agence a annoncĂ© qu'une Ă©valuation plus complĂšte serait publiĂ©e le 9 septembre. 20 h 35 deux morts dans une frappe russe sur Kramatorsk, dans le Donbass Au moins deux personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et 13 autres blessĂ©es dans un bombardement russe sur Kramatorsk, principale ville encore sous contrĂŽle ukrainien dans la rĂ©gion de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncĂ© le gouverneur."Selon les premiĂšres informations, nous avons deux civils morts et 13 blessĂ©s avec certitude. Les bombardements ont endommagĂ© au moins 20 bĂątiments et un incendie s'est dĂ©clarĂ©", a dit sur Facebook Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de la rĂ©gion de Donetsk, appelant une nouvelle fois la population locale Ă  Ă©vacuer. 18 h 45 Scholz veut un gazoduc reliant le Portugal et l'Espagne Ă  l'Europe centrale Le chancelier allemand Olaf Scholz a plaidĂ© pour un gazoduc reliant le Portugal et l'Espagne Ă  l'Europe centrale, via la France afin de "soulager massivement la situation de l'approvisionnement". Cette proposition a Ă©tĂ© accueillie avec enthousiasme par es gouvernement espagnol et portugais."Je me suis beaucoup intĂ©ressĂ© Ă  un pipeline qui nous manque hĂ©las aujourd'hui dramatiquement, Ă  savoir le pipeline qu'on aurait dĂ» construire entre le Portugal, l'Espagne via la France jusqu'Ă  l'Europe centrale", a dĂ©clarĂ© le chef de l'exĂ©cutif allemand lors de sa confĂ©rence de presse estivale Ă  gazoduc constitue "une prioritĂ©" pour le Portugal, et la prise de position d'Olaf Scholz "renforce la pression sur les institutions europĂ©ennes" pour faire avancer ce dossier, a dĂ©clarĂ© le Premier ministre portugais Antonio Costa. "Le Portugal peut jouer un rĂŽle important" et contribuer Ă  rendre l'Europe "autonome sur le plan Ă©nergĂ©tique" vis-Ă -vis de la Russie, a soulignĂ© le chef du gouvernement portugais, dont le pays dispose Ă  Sines sud d'un important port en eaux profondes dotĂ© d'un terminal sa part, la ministre espagnole de la Transition Ă©cologique, Teresa Ribera, a dĂ©clarĂ© Ă  la TĂ©lĂ©vision nationale TVE que l'Espagne Ă©tait prĂȘte Ă  avancer trĂšs vite pour la construction d'un tel gazoduc, prĂŽnant "une plus grande implication des institutions communautaires" et "des gouvernements des États membres". 14 h 25 l'UE discutera une possible interdiction de visas pour tous les Russes Une interdiction de visas pour tous les Russes va ĂȘtre discutĂ©e fin aoĂ»t par l'Union europĂ©enne, a affirmĂ© le chef de la diplomatie tchĂšque Jan Lipavsky, dont le pays prĂ©side le Conseil de l' mesure, rĂ©clamĂ©e par les autoritĂ©s ukrainiennes, divise l'UE, ce que pourrait rendre son adoption compliquĂ©e les sanctions europĂ©ennes doivent ĂȘtre votĂ©es Ă  l'unanimitĂ© par les Vingt-Sept."L'interdiction totale des visas russes par tous les États membres de l'UE pourrait ĂȘtre une autre sanction trĂšs efficace contre la Russie", a plaidĂ© Jan Lipavsky. Le ministre va sonder ses homologues lors d'une rĂ©union informelle fin aoĂ»t Ă  Prague. "En cette pĂ©riode d'agression russe, que le Kremlin ne cesse d'intensifier, il ne peut ĂȘtre question de tourisme comme Ă  l'ordinaire pour les citoyens russes", a-t-il soutenu. Le ministĂšre estonien des Affaires Ă©trangĂšres a dĂ©jĂ  annoncĂ© des restrictions en ce sens dont l'entrĂ©e en vigueur a Ă©tĂ© fixĂ©e le 18 ministre tchĂšque doit toutefois convaincre au prĂ©alable le chef de la diplomatie europĂ©enne Josep Borrell, responsable de ces prĂ©rogatives. 11 h 18 deux nouveaux navires chargĂ©s de cĂ©rĂ©ales quittent l'Ukraine Deux nouveaux navires chargĂ©s de cĂ©rĂ©ales ont quittĂ© l'Ukraine ce matin, a annoncĂ© le ministĂšre turc de la DĂ©fense. L'un est chargĂ© de blĂ©, une premiĂšre depuis la reprise des exportations ukrainiennes de cĂ©rĂ©ales au dĂ©but du mois dans le cadre de l'accord signĂ© le 22 juillet Ă  total, 14 navires chargĂ©s de cĂ©rĂ©ales ont quittĂ© la cĂŽte mĂ©ridionale de l'Ukraine au cours des deux derniĂšres semaines, en application de cet accord signĂ© par la Russie et l'Ukraine sous l'Ă©gide des Nations unies et de la Turquie et qui prĂ©voit des couloirs maritimes sĂ©curisĂ©s depuis trois grands ports de l'oblast rĂ©gion administrative d'Odessa, celui de la ville d'Odessa, celui de Tchernomorsk et celui de Ioujni. 10 h 22 l’agence de paiement russe NSD dĂ©pose plainte pour annuler les sanctions de l'UE L’agence de paiement russe National Settlement Depository NSD a dĂ©posĂ© plainte auprĂšs de la Cour justice de l'Union europĂ©enne UE afin d'annuler les sanctions imposĂ©es Ă  son encontre, a dĂ©clarĂ© l'organisme chargĂ© du dĂ©pĂŽt des titres financiers Ă©changĂ©s en a ajoutĂ© le NSD, que Moscou prĂ©voyait d'utiliser pour assurer le service des euro-obligations du pays, Ă  sa liste d'entitĂ©s sanctionnĂ©es en juin. 10 h 09 sept villes britanniques finalistes pour accueillir l'Eurovision au nom de l'Ukraine Sept villes britanniques ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es pour accueillir le prochain concours de l'Eurovision, organisĂ© par le Royaume-Uni au nom de l'Ukraine en raison de l'invasion russe, a annoncĂ© la les vingt villes qui avaient fait part de leur intĂ©rĂȘt pour accueillir le concours emblĂ©matique, celles de Birmingham, Glasgow, Leeds, Liverpool, Manchester, Newcastle et Sheffield ont Ă©tĂ© retenues. Des villes comme Londres ou Belfast Irlande du Nord ont Ă©tĂ© Ă©cartĂ©es.>> À lire "Eurovision sans la Russie au concours, "l'Ukraine a dĂ©jĂ  gagnĂ©"" 9 h 32 le gĂ©ant russe de l'aluminium Rusal se dit affectĂ© par les sanctions Le gĂ©ant russe de l'aluminium Rusal a indiquĂ© vendredi ĂȘtre affectĂ© par les sanctions internationales, en annonçant un bĂ©nĂ©fice net en fort recul au premier bĂ©nĂ©fice net a reculĂ© de 16,7 % au premier semestre sur un an, Ă  1,68 milliard de dollars, selon des chiffres diffusĂ©s vendredi dans un communiquĂ©. FondĂ© par l'oligarque Oleg Deripaska, le groupe souligne que "les tensions gĂ©opolitiques croissantes depuis fĂ©vrier 2022 ont fait considĂ©rablement augmenter la volatilitĂ© sur les marchĂ©s de matiĂšres premiĂšres et de devises". 1 h 35 Volodymyr Zelensky demande aux reprĂ©sentants de Kiev de ne pas Ă©voquer publiquement les tactiques Le prĂ©sident ukrainien Volodymyr Zelensky a demandĂ© aux reprĂ©sentants de Kiev d'arrĂȘter d'Ă©voquer auprĂšs des journalistes les tactiques militaires utilisĂ©es face Ă  la Russie, dĂ©crivant de tels commentaires comme "franchement irresponsables".À la suite des explosions ayant secouĂ© mardi une base aĂ©rienne russe en CrimĂ©e, le New York Times et le Washington Post ont rapportĂ© que les forces ukrainiennes Ă©taient responsables, citant des reprĂ©sentants de Kiev non identifiĂ©s. Le gouvernement ukrainien a refusĂ© de dire s'il Ă©tait Ă  l'origine des explosions. 00 h 07 "l'heure est grave", dit le chef de l'AIEA au Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU "L'heure est grave", a lancĂ© jeudi 11 aoĂ»t le directeur gĂ©nĂ©ral de l'Agence internationale de l'Ă©nergie atomique AIEA devant le Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU, rĂ©clamant l'accĂšs Ă  la centrale nuclĂ©aire de Zaporijjia, que Moscou et Kiev s'accusent mutuellement d'avoir bombardĂ©e."L'heure est grave et l'AIEA doit ĂȘtre autorisĂ©e Ă  mener sa mission Ă  Zaporijjia aussi vite que possible", a dĂ©clarĂ© Rafael Grossi, intervenant en vidĂ©o lors de cette rĂ©union d'urgence du Conseil de sĂ©curitĂ©. "Le temps presse", a-t-il insistĂ©, alors que l'AIEA tente depuis des semaines d'envoyer une mission pour inspecter la centrale, mission que Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de freiner. 0049 Avec AFP et Reuters

Iln'y a qu'une heure de décalage horaire entre la France et la GrÚce. Vous n'avez donc pas à vous soucier du jetlag mais gardez à l'esprit que vous pourrez prendre environ une heure supplémentaire à vous endormir les premiers jours (par rapport à vos habitudes en France). Jusqu'en 2001 environ, la GrÚce avait la drachme comme monnaie.
Le rapport annuel de l’OMT sur l’impact Ă©conomique du tourisme en 2018 est tombĂ©. La France reste la premiĂšre destination touristique mondiale, l’Europe le premier foyer rĂ©cepteur, mĂȘme si cette rĂ©gion rĂ©vĂšle des rĂ©alitĂ©s trĂšs disparates. Bonne nouvelle pour l’Hexagone elle conserve sa premiĂšre place en termes d’arrivĂ©es touristiques internationales, Ă  hauteur de 89 millions croissance de +2,9%, contre +5,1% en 2017. En revanche, elle demeure au troisiĂšme rang du podium mondial pour ce qui est des recettes. Aussi ces recettes sont en progression de +6% par rapport Ă  l’an dernier. La France a en effet perçu 67 milliards USD de recettes en 2018, contre 60 milliards USD l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. En 2010, elle en percevait 57 md USD, soit un gain de 10 md USD supplĂ©mentaires en l’espace de huit ans. Autre fait intĂ©ressant, les recettes ont cru plus rapidement que les arrivĂ©es, preuve que ce gain de recettes est plutĂŽt dĂ» Ă  une lĂ©gĂšre hausse du panier moyen par touriste, mĂȘme si ce dernier reste particuliĂšrement bas au regard d’autres destinations comme les Etats-Unis ou l’Espagne voir cet article pour avoir plus de dĂ©tails Ă  ce sujet. Pour ce qui est de l’Europe, le continent reste le premier bassin rĂ©cepteur de touristes dans le monde Ă  travers ses 710 millions d’arrivĂ©s internationales en 2018. La rĂ©gion rĂ©ussit Ă  maintenir une bonne croissance, Ă  la fois en termes d’arrivĂ©es +5% et de recettes 5%, Ă©valuĂ©es Ă  570 milliards USD. L’Europe du sud a connu la plus belle poussĂ©e +8% d’arrivĂ©es supplĂ©mentaires, +7% de recettes. Les pays du pourtour mĂ©diterranĂ©en cĂŽtĂ© europĂ©en tirent ainsi la croissance de toute la rĂ©gion Ă  la hausse, en plus de recevoir le plus de touristes avec leurs 289 millions d’arrivĂ©es. Vient ensuite l’Europe centrale et de l’est, avec une croissance de +5% des arrivĂ©es et +9% des recettes, puis l’Europe de l’Ouest, avec respectivement +4% et +3%, mais qui reprĂ©sente le deuxiĂšme espace d’accueil en nombre absolu d’arrivĂ©es internationales 200 millions d’arrivĂ©es en Europe, et enfin le Nord du continent qui affiche des performances trĂšs stables Ă  hauteur de +1% autant pour les arrivĂ©es que pour les recettes. Certains pays du sud de l’Europe ont particuliĂšrement progressĂ© en termes de frĂ©quentation. Outre les pays de l’ex-Yougoslavie qui s’ouvrent de plus en plus au tourisme et enregistrent ainsi des taux de croissance particuliĂšrement Ă©levĂ©s, il y a plusieurs destinations plus mĂ»res » qui ont des rĂ©sultats tout aussi impressionnants. On compte par exemple l’üle de Malte. Avec une Ă©volution spectaculaire de +14,3%, elle passe de 2,24 millions Ă  2,59 millions d’arrivĂ©es, progression qui est Ă  mettre en lien avec une sur-frĂ©quentation qui commence Ă  se faire sentir, selon certains voir le dossier sur le Surtourisme. La GrĂšce de son cĂŽtĂ© continue d’avoir le vent en poupe, avec une augmentation de +10,8% de la frĂ©quentation, pour un volume total de 30,12 millions d’arrivĂ©es internationales en 2018 face Ă  27,19 millions en 2017. L’Italie Ă©volue moins rapidement que l’an dernier, mais affiche tout de mĂȘme une progression de +6,7% en 2018, pour 62,14 millions d’arrivĂ©es. Enfin le mastodonte mĂ©diterranĂ©en figurant en deuxiĂšme position dans le top-5 mondial, l’Espagne, poursuit sa croissance Ă  un rythme de croisiĂšre, Ă  hauteur de +1%, soit un total de 82,77 millions d’arrivĂ©es en 2018.
Lenombre de migrants traversant la Manche et arrivant en Grande-Bretagne dans de petites embarcations a atteint lundi 1 295, un record. Les traversées se poursuivent malgré le
Jean-Christophe Giuliani Depuis le milieu des annĂ©es 70, la France et l’ensemble des pays industrialisĂ©s sont confrontĂ©s Ă  une crise, dont l’une des principales consĂ©quences est la hausse du chĂŽmage. Étant donnĂ© que les Ă©conomistes, les industriels et les politiques nĂ©olibĂ©raux affirment que les principales causes du chĂŽmage sont la faiblesse de la croissance du PIB et le manque de compĂ©titivitĂ© des entreprises françaises, pour crĂ©er des emplois, il suffirait donc de la relancer et de supprimer tous les freins Ă  la compĂ©titivitĂ©. Afin d’infirmer ou de confirmer ces affirmations, il m’apparaĂźt nĂ©cessaire de commencer par identifier et par analyser les causes et consĂ©quences du chĂŽmage. Les consĂ©quences du chĂŽmage sont multiples et ne concernent pas que les demandeurs d’emploi. En effet, aprĂšs avoir montrĂ© les consĂ©quences du chĂŽmage pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un emploi », je prĂ©senterai ensuite celles qui concernent les salariĂ©s en poste, les chefs d’entreprises et la compĂ©titivitĂ© des entreprises. Pour terminer, je tenterai d’évaluer le montant des coĂ»ts directs et indirects du chĂŽmage sur le budget de l’État. Se contenter d’étudier les consĂ©quences du chĂŽmage sans en comprendre les causes ne permet pas de proposer des solutions capables d’en finir avec lui. Afin d’en apprĂ©hender les causes, je commencerai par Ă©tudier celles qui sont couramment avancĂ©es par le Medef et les nĂ©olibĂ©raux. En m’inspirant de John Maynard Keynes, je poursuivrai ce travail en Ă©tudiant les causes et consĂ©quences de la productivitĂ© horaire. En m’appuyant sur les donnĂ©es statistiques de l’Insee, je terminerai en prĂ©sentant les enjeux du partage des bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par ces gains. Ayant identifiĂ©s les enjeux et les causes du chĂŽmage, je serai en mesure de proposer des solutions adĂ©quates pour en finir avec ce flĂ©au. Le chĂŽmage est un flĂ©au Ă©conomique, politique et social qui concerne toutes les catĂ©gories socioprofessionnelles. Ces consĂ©quences directes et indirectes concernent les demandeurs d’emploi, ainsi que les salariĂ©s en poste, les chefs d’entreprises et la compĂ©titivitĂ© des entreprises. Les surcoĂ»ts financiers gĂ©nĂ©rĂ©s par le chĂŽmage et la peur du chĂŽmage contribuent Ă©galement Ă  creuser la dette publique de l’État et le dĂ©ficit de la caisse d’assurance maladie. Quelles sont les consĂ©quences directes du chĂŽmage ? Les consĂ©quences directes du chĂŽmage sont multiples. Elles concernent le pouvoir d’achat et l’endettement des mĂ©nages, la rupture des liens sociaux et la perte de santĂ© des demandeurs d’emploi. La perte de pouvoir d’achat La premiĂšre consĂ©quence du chĂŽmage est la perte du pouvoir d’achat et l’endettement des mĂ©nages. En se retrouvant au chĂŽmage, le salariĂ© perd 25 % de son revenu, qui dĂ©croĂźt en fonction de sa durĂ©e. En fin de droit, le chĂŽmeur ne perçoit plus que le RSA revenue de solidaritĂ© active. Si le mĂ©nage a souscrit Ă  un emprunt immobilier et Ă  des crĂ©dits Ă  la consommation, cette perte de revenu peut conduire au surendettement. La cessation de payement des traites et des crĂ©dits dĂ©clenche une procĂ©dure de recouvrement, la saisie des biens et Ă  terme, l’expulsion du logement. La perte du lien social La seconde est la perte du lien social. L’entreprise Ă©tant le principal lieu de socialisation du salariĂ©, la perte d’un emploi s’accompagne de la perte du rĂ©seau et des liens professionnels qui permettent de se socialiser. La dĂ©valorisation du statut de chĂŽmeur influence profondĂ©ment l’image et l’estime que l’individu a de lui. MalgrĂ© le temps libre dont il dispose, le chĂŽmeur ne se sent pas digne d’en profiter pour expĂ©rimenter de nouvelles activitĂ©s qui lui permettraient de crĂ©er de nouveaux liens sociaux. La honte qu’il ressent l’incite Ă  s’isoler de sa famille et de ses amis. En se repliant sur lui, le chĂŽmeur perturbe l’équilibre de sa vie de famille. En 1987, Serge Paugam faisait apparaĂźtre que 43,5 % des hommes au chĂŽmage depuis 2 ans avaient vĂ©cu une rupture conjugale, contre 18,9 % pour ceux qui Ă©taient actifs[14]. Pour toutes ces raisons, le chĂŽmage de longue durĂ©e apparaĂźt comme l’une des principales causes de l’exclusion sociale. La santĂ© physique et psychique des demandeurs d’emploi La troisiĂšme concerne la santĂ© physique et psychique du chĂŽmeur. L’identitĂ©, le statut social et le sens de la vie d’un individu Ă©tant Ă©troitement liĂ©s Ă  la pratique quotidienne d’une activitĂ© professionnelle, le chĂŽmage de longue durĂ©e risque de provoquer un effondrement de sa personnalitĂ© et de son Ă©quilibre psychique. Ne disposant plus de repĂšres temporels pour structurer son emploi du temps et le rythme de sa vie, le chĂŽmeur est confrontĂ© au dĂ©sƓuvrement, Ă  l’angoisse et au vide existentiel. La discrimination associĂ©e au statut de chĂŽmeur peut Ă©galement provoquer une dĂ©valorisation de soi et donc, une perte d’estime de soi. La honte et la culpabilitĂ© qu’elle provoque s’accompagnent souvent d’un Ă©tat de stress durable que l’individu ne peut pas Ă©viter ou affronter. La fuite de ce vide et de cet Ă©tat de stress peut conduire Ă  des comportements violents ou compensatoires la consommation d’alcool ou de drogue ou des addictions jeux vidĂ©o, tĂ©lĂ©vision, Internet, sexe, etc
. En se prolongeant, cet Ă©tat stressant et anxiogĂšne peut provoquer des maladies plus ou moins graves, telles que l’insomnie, la dĂ©pression, le cancer, etc
, et parfois, conduire au suicide. Une Ă©tude de 1997 a montrĂ© qu’une augmentation de 3 % du taux de chĂŽmage pouvait provoquer une hausse du taux de suicide de 4,4 %[15]. Étant davantage soumis aux maladies cardio-vasculaires et rĂ©nales +50 %, le taux de mortalitĂ© d’un chĂŽmeur augmente en moyenne de 75 % par rapport Ă  celui d’un actif[16]. Michel Lagrave cite une Ă©tude britannique qui affirme qu’une hausse de 1 million de chĂŽmeurs sur 5 ans provoque 50 000 dĂ©cĂšs et 60 000 cas de maladies mentales supplĂ©mentaires[17]. Ces consĂ©quences incitent davantage les chĂŽmeurs Ă  retrouver rapidement un emploi qu’à profiter des allocations chĂŽmages et du temps libre. AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© les consĂ©quences directes, il est nĂ©cessaire de prĂ©senter les indirectes. Quelles sont les consĂ©quences indirectes du chĂŽmage ? Les consĂ©quences indirectes du chĂŽmage concernent la hausse de la dĂ©linquance, les salariĂ©s en poste, la compĂ©titivitĂ© des entreprises et la santĂ© des dirigeants d’entreprises. La hausse de la dĂ©linquance et de la criminalitĂ© La premiĂšre consĂ©quence indirecte concerne la hausse de la dĂ©linquance et de la criminalitĂ©. La plupart des condamnĂ©s pour vols, trafics ou violences cumulent la prĂ©caritĂ© et l’exclusion sociale liĂ©es au chĂŽmage. Une Ă©tude publiĂ©e en 2000 montrait qu’un dĂ©tenu sur sept n’a jamais exercĂ© d’activitĂ© professionnelle et qu’un sur deux est ou a Ă©tĂ© ouvrier, contre un sur trois dans l’ensemble de la population[18]. ConfrontĂ© Ă  la difficultĂ© de trouver un emploi, un jeune issu de milieux dĂ©favorisĂ©s peut donc facilement basculer dans la dĂ©linquance. Il existerait Ă©galement une corrĂ©lation entre la hausse du chĂŽmage et celle de la dĂ©linquance. Aux États-Unis, une Ă©tude a montrĂ© qu’une hausse de 10 % du chĂŽmage provoque une hausse de 4 % des arrestations, de 6 % des incarcĂ©rations, de 3,4 % des crimes Ă©conomiques et de 0,8 % des crimes violents. Une hausse de 1 million de chĂŽmeurs sur 5 ans est Ă  l’origine de 14 000 condamnations pĂ©nales supplĂ©mentaires[19]. Le chĂŽmage Ă©tant la principale cause de la dĂ©linquance, au lieu d’augmenter le nombre de prisons, les pouvoirs publics devraient plutĂŽt enrayer la hausse du chĂŽmage. L’impact du chĂŽmage sur les salariĂ©s en poste La seconde consĂ©quence concerne l’impact du chĂŽmage sur les salariĂ©s en poste. Il n’y a pas que les chĂŽmeurs qui sont concernĂ©s par la hausse du chĂŽmage. Elle concerne Ă©galement tous les salariĂ©s qui ont la chance d’avoir un emploi ». La hausse du chĂŽmage entretient un climat d’insĂ©curitĂ© dans l’esprit des salariĂ©s qui ont peur de perdre leurs emplois. Pour Ă©viter de se retrouver au chĂŽmage, en fonction de son niveau hiĂ©rarchique, le salariĂ© peut utiliser de multiples stratĂ©gies d’évitement se soumettre aux ordres, contribuer au sale boulot »[20], accepter la dĂ©gradation de ses conditions de travail, entrer en compĂ©tition avec ses collĂšgues et ne pas s’impliquer dans des revendications sociales collectives. La peur du chĂŽmage empĂȘche les mouvements sociaux de se mobiliser pour lutter contre la dĂ©gradation des conditions de travail la stagnation des salaires, la flexibilitĂ©, la rĂ©forme du Code du travail, la casse du systĂšme social, etc
 Ce comportement de soumission provoque un Ă©tat de stress qui a des rĂ©percussions sur la santĂ© physique et psychique des salariĂ©s. En acceptant de contribuer au sale boulot », d’intensifier son rythme de travail, l’insĂ©curitĂ© d’un emploi prĂ©caire, le harcĂšlement d’un petit chef, la flexibilitĂ©, des objectifs inatteignables, des horaires irrĂ©guliers et imprĂ©visibles incompatibles avec une vie sociale et familiale, etc
, les salariĂ©s s’exposent Ă  des situations de stress et Ă  des risques psychosociaux. En reprenant les quatriĂšme et sixiĂšme enquĂȘtes europĂ©ennes sur les conditions de travail dans l’Union europĂ©enne, un rapport de l’Organisation internationale du Travail OIT estimait que 40 millions de personnes Ă©taient affectĂ©es par le stress liĂ© au travail[21]. Tandis que 36 % dĂ©claraient travailler dans des dĂ©lais trĂšs courts, 33 % dĂ©claraient travailler Ă  une cadence Ă©levĂ©e. Ce mĂȘme rapport indiquait, d’une part, qu’un travailleur sur six, soit 16 %, avait Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  un comportement social hostile violence physique, harcĂšlement sexuel et harcĂšlement, et, d’autre part, que 80 % des cadres s’inquiĂ©taient du stress liĂ© au travail, et que prĂšs d’un sur cinq considĂ©raient la violence et le harcĂšlement comme un problĂšme majeur. Quels que soient leurs niveaux hiĂ©rarchiques, Ă  cause du stress liĂ© au travail, de plus en plus de salariĂ©s sont sujets Ă  des fatigues, Ă  des maux de tĂȘte ou d’estomac, Ă  des troubles du sommeil et de l’humeur, Ă  des comportements addictifs alcool, drogues, jeux, shopping, sexe, surtravail, etc
 et Ă  des Ă©tats anormaux d’agitation et d’angoisse accompagnĂ©s d’une diminution de la luciditĂ© et d’un rĂ©trĂ©cissement de la pensĂ©e. En se prolongeant dans le temps, l’exposition Ă  un Ă©tat de stress durable provoque des problĂšmes de santĂ© physique maladies cardio-vasculaires, accident vasculaire cĂ©rĂ©bral AVC, troubles musculo-squelettiques TMS, hypertension artĂ©rielle, ulcĂšres, cancers, etc
 et psychique anxiĂ©tĂ©, fatigue chronique, dĂ©pression, Burn-out, tentatives de suicide, etc
. Les troubles musculo-squelettiques et psychiques constituent les pathologies Ă  caractĂšre professionnelles les plus frĂ©quentes. À eux seuls, les TMS, qui ont augmentĂ© de 17 % par an en dix ans, reprĂ©sentaient 74 % des dĂ©clarations des maladies professionnelles en 2008[22]. Afin d’aider les salariĂ©s Ă  poursuivre leur travail, les mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes prescrivent toujours plus d’antidĂ©presseurs. En 2000, 24,5 % de la population française a bĂ©nĂ©ficiĂ© du remboursement d’un mĂ©dicament psychotrope[23]. La hausse de la consommation de psychotropes est le rĂ©vĂ©lateur d’un malaise social profond qui ne cesse de progresser. Au lieu d’en prescrire toujours plus, il serait plus judicieux d’en finir avec le chĂŽmage qui est la principale cause du stress au travail. Les problĂšmes de santĂ© physique et psychique concernent Ă©galement les dirigeants d’entreprises. Une Ă©tude, rĂ©alisĂ©e en 2010 par TNS Sofres auprĂšs de 800 dirigeants de PME, rĂ©vĂ©lait que 63 % dĂ©claraient ĂȘtre stressĂ©s et que 34 % d’entre eux souffraient de problĂšmes de santĂ© liĂ©s au travail[24]. L’impact du chĂŽmage sur la compĂ©titivitĂ© des entreprises La troisiĂšme consĂ©quence concerne la compĂ©titivitĂ© des entreprises. L’absentĂ©isme, la rotation du personnel et la baisse de la productivitĂ© liĂ©s au stress au travail ont Ă©galement des rĂ©percussions sur la performance des entreprises. En 2001, une Ă©tude estimait que 30 % des arrĂȘts maladie Ă©taient directement liĂ©s au stress[25]. Aux États-Unis, l’absentĂ©isme est responsable de plus de la moitiĂ© des 550 millions d’heures de travail perdues dans le secteur privĂ©[26]. Une Ă©tude de 2013 financĂ©e par l’Union europĂ©enne estimait que le coĂ»t du stress liĂ© au travail s’élevait Ă  514 milliards € par an pour les entreprises europĂ©ennes l’absentĂ©isme et le prĂ©sentĂ©isme reprĂ©sentaient 272 milliards € et la perte de productivitĂ© Ă©tait estimĂ©e Ă  242 milliards €[27]. En France, le coĂ»t du stress Ă©tait estimĂ© entre 1,9 et 3 milliards € pour les entreprises en 2007[28]. Une Ă©tude britannique rĂ©alisĂ©e en 2007 par le Sainsbury Centre for Mental health estimait que le coĂ»t du stress, de l’anxiĂ©tĂ© et de la dĂ©pression s’élevait pour les employeurs Ă  1 220 € par employĂ© et par an 710 € Ă©tait imputable au prĂ©sentĂ©isme, 400 € Ă  l’absentĂ©isme et 110 € Ă  la rotation du personnel[29]. À ces coĂ»ts, il faut ajouter les risques psychosociaux liĂ©s au manque de perspective d’évolution, Ă  l’accroissement des tensions interpersonnelles, ainsi qu’à l’absence d’implication et de communication au sein des Ă©quipes de travail, qui ont Ă©galement un impact sur la performance des entreprises. Au lieu d’attribuer la perte de compĂ©titivitĂ© des entreprises au coĂ»t trop Ă©levĂ© du travail, Ă  la rigiditĂ© du Code du travail et Ă  la rĂ©duction du temps de travail, le Medef devrait encourager la mise en Ɠuvre de politiques salariales qui amĂ©lioraient la qualitĂ© de vie et le bien-ĂȘtre des salariĂ©s sĂ©curiser les parcours professionnels, amĂ©nager des horaires plus stables compatibles avec une vie privĂ©e, allĂ©ger les charges de travail en la rĂ©partissant et rĂ©duire le temps de travail. En permettant d’augmenter la productivitĂ© et la qualitĂ© du travail, ces mesures contribueraient Ă  favoriser la compĂ©titivitĂ© des entreprises et donc, Ă  crĂ©er des emplois. Le chĂŽmage et la peur du chĂŽmage ne concernent pas que les salariĂ©s et les entreprises, ils concernent Ă©galement le budget de l’État. Quelles sont les consĂ©quences du chĂŽmage sur le budget de l’État ? La hausse du chĂŽmage a Ă©galement des rĂ©percussions sur le budget de l’État. En provoquant Ă  la fois une hausse des dĂ©penses et une baisse des recettes fiscales, l’augmentation du chĂŽmage contribue Ă  creuser la dette publique. Afin d’en calculer le coĂ»t, il est nĂ©cessaire de prendre en compte les coĂ»ts directs et indirects. Quels sont les coĂ»ts directs du chĂŽmage ? En France, les coĂ»ts directs du chĂŽmage sont estimĂ©s Ă  6 % du PIB[30]. Ils concernent, d’une part, l’augmentation des allocations chĂŽmage et des dĂ©penses de gestion administrative allouĂ©es Ă  PĂŽle emploi, et, d’autre part, la baisse des cotisations versĂ©es Ă  l’Urssaf et aux caisses de retraite, ainsi que celle des recettes fiscales de l’État et des collectivitĂ©s locales. Ils comprennent Ă©galement les diverses aides, que l’État accorde aux entreprises pour crĂ©er des emplois. Le coĂ»t global annuel des allocations chĂŽmage reviendrait Ă  45 milliards € l’allocation versĂ©e par l’UnĂ©dic aux 2,4 millions de chĂŽmeurs coĂ»terait un peu plus de 33,5 milliards € et la prime pour l’emploi versĂ©e par la caisse d’allocation familiale CAF Ă  1,35 million de personnes reviendrait Ă  environ 11,8 milliards €[31]. À ce montant, il est nĂ©cessaire d’ajouter 83 milliards € consĂ©cutifs Ă  des coĂ»ts supplĂ©mentaires, Ă  des baisses de cotisations et Ă  des pertes de recettes fiscales l’UnĂ©dic pour 34,8 milliards €, la sĂ©curitĂ© sociale pour 25,7 milliards € et l’État et les collectivitĂ©s locales pour 22,4 milliards €[32]. À cela, il faut ajouter 10 milliards € allouĂ©s au dispositif du RSA[33]. Pour finir, il est Ă©galement nĂ©cessaire d’ajouter les 36 milliards € d’aides accordĂ©es aux entreprises pour crĂ©er des emplois 16 milliards € concernent le CrĂ©dit ImpĂŽt CompĂ©titivitĂ© Emploi CICE[34] et 20 milliards € le Pacte de responsabilitĂ© et de solidaritĂ©[35]. Le cumul approximatif des coĂ»ts directs liĂ©s au chĂŽmage s’élĂšverait donc Ă  environ 174 milliards € par an. En 2013, le total des recettes nettes du budget gĂ©nĂ©ral de la France s’élevait Ă  312 milliards €[36] et le montant du PIB Ă  2 113 milliards €[37]. Puisque le coĂ»t direct du chĂŽmage s’élevait Ă  174 milliards €, il reprĂ©sentait 55,8 % du budget de l’État et 8,2 % du PIB. Quels sont les coĂ»ts indirects du chĂŽmage ? Les coĂ»ts directs n’intĂšgrent pas les coĂ»ts indirects liĂ©s aux consĂ©quences sociales du chĂŽmage. En effet, l’augmentation, d’une part, de la dĂ©linquance et des incarcĂ©rations, et, d’autre part, des maladies liĂ©es au chĂŽmage et Ă  la peur du chĂŽmage, provoque une hausse des dĂ©penses qui creusent la dette publique de l’État et le dĂ©ficit de la caisse d’assurance maladie. Selon une Ă©tude canadienne datant de 1996, si le taux de chĂŽmage atteignait 10,4 % de la population, son coĂ»t indirect Ă©voluerait entre 5 % et 12 % du PIB[38]. S’il atteignait 12 %, ce coĂ»t reprĂ©senterait 253 milliards €, soit 81 % des recettes fiscales de l’État. En effet, pour rĂ©parer les dĂ©gĂąts provoquĂ©s par la hausse du chĂŽmage, le gouvernement doit augmenter le budget des ministĂšres du Travail et de l’Emploi, des affaires sociales, de la santĂ©, de la justice et de l’intĂ©rieur. L’augmentation de la dĂ©linquance provoque la hausse des dĂ©penses des ministĂšres de la Justice et de l’IntĂ©rieur. EngorgĂ© par l’accroissement des infractions et des dĂ©lits, le ministĂšre de la Justice doit augmenter ses effectifs et les moyens octroyĂ©s Ă  l’appareil judiciaire pour assurer son fonctionnement. Pour maintenir l’ordre et la sĂ©curitĂ©, le ministĂšre de l’IntĂ©rieur doit augmenter ses effectifs et les moyens allouĂ©s Ă  la police. Le surpeuplement des prisons consĂ©cutif Ă  l’augmentation de la dĂ©linquance oblige le gouvernement Ă  en construire de nouvelles et Ă  embaucher du personnel pĂ©nitencier. Une Ă©tude publiĂ©e en 2010 par l’économiste Jacques Bichot estimait que les dĂ©penses liĂ©es Ă  la dĂ©linquance pouvaient ĂȘtre estimĂ©es Ă  plus de 115 milliards d’euros par an[39], soit 7,5 % du PIB. La hausse du chĂŽmage et le stress liĂ© Ă  la peur du chĂŽmage provoquent Ă©galement l’augmentation des dĂ©penses de santĂ©. Une Ă©tude de 2013 financĂ©e par l’Union europĂ©enne estimait le coĂ»t des dĂ©pressions liĂ©es au travail supportĂ© par les systĂšmes sociaux des États europĂ©ens Ă  102 milliards € le coĂ»t des soins de santĂ© reprĂ©sentait 63 milliards € et les prestations sociales versĂ©es sous la forme d’allocations s’élevaient Ă  39 milliards €[40]. En France, l’augmentation des pathologies psychiques et de la consommation de psychotropes reprĂ©sentaient 22,6 milliards, soit 16 % des dĂ©penses de santĂ© en 2011[41]. La hausse des coĂ»ts destinĂ©s Ă  prendre en charge les maladies physiques et psychiques liĂ©es au chĂŽmage et Ă  la peur du chĂŽmage contribuent Ă  creuser le dĂ©ficit de la caisse d’assurance maladie au profit des industries pharmaceutiques et de la santĂ©. Au lieu d’attribuer le dĂ©ficit de la caisse d’assurance maladie Ă  la mauvaise gestion des partenaires sociaux, il apparaĂźt plus judicieux de l’attribuer Ă  la hausse du chĂŽmage. Le meilleur moyen de rĂ©duire le dĂ©ficit de cette caisse n’est donc pas de limiter les conditions d’accĂšs aux arrĂȘts-maladie, de baisser le taux de remboursement des mĂ©dicaments et des honoraires des mĂ©decins, mais de procurer un emploi sĂ©curisĂ© et stable aux 7 millions d’actifs sans emploi. Bien que ces chiffres aient Ă©tĂ© contestĂ©s par les pouvoirs publics, en 1998, Jacques Nikonoff avait estimĂ© le cumul des coĂ»ts directs et indirects du chĂŽmage Ă  13 % du PIB[42]. En prenant uniquement en compte les 174 milliards € de coĂ»ts directs et les 115 milliards € de coĂ»ts indirects liĂ©s Ă  l’augmentation de la dĂ©linquance, le cumul de ces dĂ©penses aurait abouti Ă  289 milliards €, soit 13,7 % du PIB en 2013. En augmentant les dĂ©penses de santĂ©, ainsi que le budget des ministĂšres du Travail et de l’Emploi, des affaires sociales, de la justice et de l’intĂ©rieur, la hausse du chĂŽmage creuse la dette publique de l’État et le dĂ©ficit de la caisse d’assurances maladie sans amĂ©liorer la qualitĂ© de vie et le bien-ĂȘtre de la population. Au lieu de proposer des solutions capables d’en finir avec le chĂŽmage, la principale prĂ©occupation des gouvernements français et europĂ©ens, de la commission europĂ©enne, du FMI et des agences de notation Modys, Standar & Poor, etc
 est de rĂ©duire la dette publique des États. Pour la rĂ©duire, les mesures prĂ©conisĂ©es sont les suivantes augmenter l’ñge du dĂ©part Ă  la retraite, baisser le montant des retraites, rĂ©duire les effectifs de la fonction publique, supprimer le salaire minimum, plafonner le salaire des fonctionnaires, rĂ©duire l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s et les cotisations sociales patronales, supprimer l’impĂŽt sur la fortune ISF, privatiser les services publics santĂ©, transport, Ă©ducation, poste, eau, Ă©nergie, etc
, etc
 Le cas de la GrĂšce met en Ă©vidence l’incohĂ©rence de cette politique dictĂ©e par une doctrine idĂ©ologique. En provoquant une rĂ©cession Ă©conomique, le plan d’austĂ©ritĂ© augmente le nombre de demandeurs d’emploi qui se traduit par une baisse des recettes fiscales et une augmentation des dĂ©penses qui contribuent Ă  creuser la dette publique. Ce n’est donc pas la rĂ©duction des effectifs des services publics Ă©ducation, hĂŽpitaux, impĂŽts, etc
 ou des dĂ©penses culturelles et sociales, mais la suppression du chĂŽmage qui est la stratĂ©gie la plus efficace pour rĂ©duire la dette publique. Avant de proposer des solutions pour en finir avec le flĂ©au Ă©conomique, politique et social des 7 millions d’actifs sans emploi, il apparaĂźt indispensable d’en comprendre les causes. 2Ăšme Partie Quelles sont les causes du chĂŽmage ? Les causes de la hausse du chĂŽmage sont multiples. Tandis que pour le Medef et les nĂ©olibĂ©raux, elles sont dues Ă  la faiblesse de la croissance du PIB et au manque de compĂ©titivitĂ© des entreprises, pour John Maynard Keynes, elles sont dues au progrĂšs technique. Afin d’apprĂ©hender chacune de ces affirmations, je propose d’étudier, d’une part, celles du Medef et des nĂ©olibĂ©raux, et, d’autre part, les causes et les consĂ©quences des gains de productivitĂ© et les enjeux du partage de la valeur ajoutĂ©e gĂ©nĂ©rĂ©e par ces gains. Les causes du chĂŽmage du Medef et des nĂ©olibĂ©raux. Le Medef et les nĂ©olibĂ©raux affirment que les principales causes de la hausse du chĂŽmage sont, d’une part, la faiblesse de la croissance du PIB, et, d’autre part, le coĂ»t du travail, la rigiditĂ© du Code du travail, l’inadĂ©quation entre l’offre et la demande et la rĂ©duction du temps de travail qui seraient un frein Ă  la compĂ©titivitĂ© des entreprises. Afin d’infirmer ou de confirmer ces affirmations, il m’est apparu nĂ©cessaire d’étudier chacun de ces freins et de comparer l’évolution du taux de croissance du PIB avec la richesse produite par le PIB. Le coĂ»t trop Ă©levĂ© du travail serait-il la cause du chĂŽmage ? Pour le Medef et les nĂ©olibĂ©raux, la premiĂšre cause du chĂŽmage est le coĂ»t du travail rĂ©munĂ©ration + charges sociales patronales. En effet, comme ils seraient trop Ă©levĂ©s, le Smic et le coĂ»t du travail apparaissent comme un frein Ă  la compĂ©titivitĂ© des entreprises et donc, Ă  la crĂ©ation d’emplois. Pour eux, le marchĂ© de l’emploi idĂ©al serait celui oĂč le taux horaire du travail serait fixĂ© librement entre les acteurs en fonction de la loi du marchĂ© dite de l’offre et de la demande ». Si l’offre d’emploi est plus importante que la demande, le taux horaire augmente pour inciter les salariĂ©s Ă  travailler. Par contre, si l’offre est plus faible que la demande, le taux horaire baisse, ou plutĂŽt, s’ajuste en fonction de l’offre. Étant donnĂ© qu’en 2013 le taux de chĂŽmage officiel de la France Ă©tait de 9,8 %, la demande d’emploi Ă©tait plus importante que l’offre. Pour rĂ©tablir l’équilibre sur le marchĂ© de l’emploi et donc, crĂ©er les conditions du plein emploi, il aurait suffi de supprimer le Smic qui apparaĂźt comme un frein Ă  la crĂ©ation d’emploi. En favorisant la rĂ©duction du coĂ»t du travail, la suppression du Smic aurait donc permis de crĂ©er des emplois. Si le coĂ»t du travail Ă©tait la principale cause de la hausse du chĂŽmage, les pays qui ont le coĂ»t le plus Ă©levĂ© devraient avoir un taux de chĂŽmage plus Ă©levĂ© que ceux qui ont le plus bas. Le graphique ci-dessous prĂ©sente le taux de chĂŽmage des pays de la zone euro en fonction du coĂ»t horaire moyen d’une heure de travail en 2012. – Sources EnquĂȘtes quadriennales du coĂ»t de la main-d’Ɠuvre ECMO, enquĂȘte 2012 prolongĂ©e par les indices trimestriels du coĂ»t de la main-d’Ɠuvre d’Eurostat[43]. – Source Le Monde, Nouveau record de chĂŽmage en zone euro Ă  11,8 %[44]. Ce graphique fait apparaĂźtre qu’en 2012, les pays europĂ©ens qui avaient le coĂ»t horaire moyen de l’heure de travail le plus Ă©levĂ© Belgique 40,14 €, Allemagne 31,93 € et Pays-Bas 32,17 € avaient le taux de chĂŽmage le plus bas 7,4 %, 5,4 % et 5,6 %. À l’inverse, ceux qui avaient le plus bas GrĂšce 18,85 €, Espagne 20,92 € et Portugal 12,91 € avaient le taux le plus Ă©levĂ© 26 %, 26,6 % et 16,3 %. Cette analyse met en Ă©vidence qu’il n’y a pas forcĂ©ment de corrĂ©lation entre le coĂ»t du travail et le taux de chĂŽmage. Si c’était le cas, la GrĂšce, l’Espagne et le Portugal auraient un taux de chĂŽmage moins Ă©levĂ© que la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas. Puisque le coĂ»t du travail n’est pas en cause, il apparaĂźt nĂ©cessaire de s’intĂ©resser Ă  la rigiditĂ© du Code du travail. La rigiditĂ© du Code du travail serait-elle la cause du chĂŽmage ? La seconde cause de la hausse du chĂŽmage serait la rigiditĂ© du Code du travail. Pour le Medef et les nĂ©olibĂ©raux, le marchĂ© de l’emploi idĂ©al est celui oĂč un employeur serait totalement libre d’embaucher ou de licencier un salariĂ© en fonction du rythme de son activitĂ©. Les procĂ©dures de licenciement de la France Ă©tant relativement contraignantes et coĂ»teuses, la rĂ©glementation du travail apparaĂźt comme un frein Ă  la compĂ©titivitĂ© des entreprises et donc, Ă  la crĂ©ation d’emplois. Si la procĂ©dure de licenciement Ă©tait plus simple, plus rapide et moins onĂ©reuse, les entreprises prĂ©fĂ©raient embaucher des salariĂ©s en CDI plutĂŽt qu’en CDD et en intĂ©rim. Comme les rĂšgles, qui encadrent les procĂ©dures de licenciement, sont les principales responsables de la hausse du chĂŽmage, les pays qui ont un haut niveau de protection du travail devraient avoir un taux de chĂŽmage Ă©levĂ©. Or, une fois de plus, ce n’est pas le cas. En effet, malgrĂ© le fait que les Pays-Bas, la Belgique et la SuĂšde disposent d’une rĂ©glementation du travail qui protĂšge les salariĂ©s, le taux de chĂŽmage de ces pays est plus faible que celui de la France. Puisque ce n’est pas la rigiditĂ© du Code du travail qui expliquerait la hausse du chĂŽmage, est-ce que ce serait l’inadĂ©quation entre l’offre et la demande d’emploi ? L’inadĂ©quation entre l’offre et la demande serait-elle la cause du chĂŽmage ? La troisiĂšme cause du chĂŽmage serait l’inadĂ©quation entre l’offre et la demande d’emploi. Le Medef annonce rĂ©guliĂšrement que 200 000 offres d’emplois seraient non pourvues. Les secteurs d’activitĂ©s qui auraient des difficultĂ©s Ă  trouver du personnel sont ceux de la restauration, de l’hĂŽtellerie, des services aux entreprises et des services aux particuliers. Les emplois difficiles Ă  pourvoir seraient ceux d’agents d’entretiens, d’aides Ă  domicile, d’employĂ©s de maison, d’aides-soignants, de serveurs, de plongeurs et d’aides-cuisiniers, etc
 Ces emplois sont souvent payĂ©s au Smic, ont des horaires Ă  temps partiel subi », n’exigent pas de qualification et n’offrent pas de perspective d’avenir. Si les employeurs de ces secteurs d’activitĂ© ont rĂ©ellement du mal Ă  trouver du personnel, au non de la loi dite de l’offre et de la demande », ils n’auraient qu’à rendre ces emplois plus attractifs en proposant des rĂ©munĂ©rations et des conditions de travail plus Ă©levĂ© que dans les autres secteurs d’activitĂ©s. Au lieu de revaloriser ces emplois, le Medef dĂ©nonce les conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi qui rendraient le chĂŽmage plus attractif que le travail. L’allocation d’aide au retour Ă  l’emploi Ă©tant trop gĂ©nĂ©reuse, il serait responsable d’un dĂ©sĂ©quilibre sur le marchĂ© de l’emploi et donc, de la hausse du chĂŽmage. Comme ce n’est pas l’inadĂ©quation entre l’offre et la demande, est-ce que ce serait la rĂ©duction du temps de travail ? La rĂ©duction du temps de travail serait-elle la cause du chĂŽmage ? Le Medef et les nĂ©olibĂ©raux affirment que c’est la rĂ©duction du temps de travail, et notamment les 35 heures, qui seraient responsables de la hausse du chĂŽmage. La France Ă©tant inscrite dans la mondialisation, les 35 heures apparaissent comme un frein Ă  la compĂ©titivitĂ© et donc, Ă  la crĂ©ation d’emploi. Pour crĂ©er des emplois, ils proposent d’abroger les 35 heures et d’augmenter le temps de travail. Afin de valider ou d’infirmer ces affirmations, je propose de comparer l’évolution du taux de chĂŽmage de l’Insee avec celle de la durĂ©e moyenne et lĂ©gale du temps de travail hebdomadaire. Pour calculer la durĂ©e moyenne du temps de travail hebdomadaire, j’utiliserai l’équation suivante – Soit, VHTb est le volume total heures travaillĂ©es par branche 40 271 480 379 heures[45]. – , PAe est la population active occupe emploi temps plein 25 589 586 hab[46]. – , S est le nombre semaines annuelles 52 semaines. – , Cp est le nombre semaines congĂ©s payĂ©s 5 semaines. – , DMh est la durĂ©e moyenne temps travail hebdomadaire En 2013, les 40,2 milliards d’heures de travail Ă©tant rĂ©partis entre les 25,5 millions d’actifs Ă  temps plein, la durĂ©e moyenne du temps de travail annuel Ă©tait de 1 574 heures. Comme les heures Ă©taient rĂ©parties sur 47 semaines, la DMh Ă©tait de 34 heures. Le graphique ci-dessous compare la courbe de la durĂ©e moyenne et lĂ©gale du temps de travail hebdomadaire avec celle du taux de chĂŽmage de l’Insee de 1950 Ă  2013. – Source Insee, T302 ChĂŽmage et taux de chĂŽmage au sens du Bureau International du Travail BIT, par sexe et par tranche d’ñge quinquennal et regroupĂ©, en moyenne annuelle, donnĂ©e de 1975 Ă  2013 – Source Insee, T306, chĂŽmage et taux de chĂŽmage au sens du Bureau International du Travail BIT selon l’ancienne dĂ©finition, par sexe et Ăąge regroupĂ©, en fin de trimestre donnĂ©e 4e trimestre de 1968 Ă  1974, Op-Cit. – Source Insee, Volume total d’heures travaillĂ©es par branche. – Source Insee, Emploi intĂ©rieur total par branche en nombre d’équivalents temps plein. L’analyse de ce graphique fait apparaĂźtre que plus l’écart entre la durĂ©e moyenne et lĂ©gale du temps de travail diminue, plus le chĂŽmage augmente. Il augmente d’autant plus lorsque la durĂ©e moyenne est infĂ©rieure Ă  la durĂ©e lĂ©gale. En 1968, tandis que la durĂ©e moyenne Ă©tait 45 heures, la durĂ©e lĂ©gale Ă©tait de 40 heures. L’écart Ă©tant de 5 heures en faveur de la durĂ©e moyenne, le taux de chĂŽmage Ă©tait de 2,5 %. En 1975, l’écart Ă©tant de 1 heure, le taux de chĂŽmage Ă©tait de 4,4 %. En 1994, Ă©tant donnĂ© que l’écart Ă©tait de 3 heures en faveur de la durĂ©e lĂ©gale, le taux de chĂŽmage Ă©tait de 10,2 %. Il faudra attendre la loi sur les 35 heures de 1998 pour que la durĂ©e moyenne soit Ă  nouveau supĂ©rieure de 1 heure Ă  la durĂ©e lĂ©gale pendant 3 ans. GrĂące aux 35 heures, de 1997 Ă  2001 le taux de chĂŽmage est passĂ© de 10,3 % Ă  7,4 %. Maintenir un Ă©cart de 7 heures en faveur de la durĂ©e moyenne apparaĂźt donc comme une solution envisageable pour enrayer la hausse du chĂŽmage. À partir de cette analyse, il est possible d’affirmer que pour en finir avec le chĂŽmage, les 35 heures auraient dĂ» ĂȘtre mises en place en 1973, les 32 heures en 1981 et les 24 heures en 1998. À l’inverse de ce qu’affirment le Medef et les ultralibĂ©raux, ce n’est donc pas la rĂ©duction du temps de travail, mais le fait de ne pas avoir rĂ©duit sa durĂ©e lĂ©gale, qui est la cause du chĂŽmage. Puisque ce n’est pas la rĂ©duction du temps de travail, est-ce que ce serait la faiblesse de la croissance du PIB ? La faiblesse du taux de croissance du PIB serait-elle la cause du chĂŽmage ? La faiblesse du taux de croissance est souvent prĂ©sentĂ©e comme la principale cause de la hausse du chĂŽmage. Sa relance apparaĂźt donc comme la seule solution envisageable pour en inverser la courbe. Afin de valider ou d’infirmer cette affirmation, je propose de comparer l’évolution du taux de croissance du PIB et du taux de chĂŽmage avec la valeur du PIB de 1950 Ă  2013. – Source Insee, Produit intĂ©rieur brut et revenu national brut par habitant, – Source Insee, T302 ChĂŽmage et taux de chĂŽmage au sens du Bureau International du Travail BIT, par sexe et par tranche d’ñge quinquennal et regroupĂ©, en moyenne annuelle, donnĂ©e de 1975 Ă  2013 – Source Insee, T306, chĂŽmage et taux de chĂŽmage au sens du Bureau International du Travail BIT selon l’ancienne dĂ©finition, par sexe et Ăąge regroupĂ©, en fin de trimestre donnĂ©e 4e trimestre de 1968 Ă  1974[47]. L’analyse de ce graphique fait apparaĂźtre que le PIB n’a pas cessĂ© d’augmenter malgrĂ© la baisse de son taux de croissance. De 1950 Ă  2013, le PIB est passĂ© de 15,5 Ă  2 113 milliards €, soit 136 fois plus de valeurs. MĂȘme si le taux de croissance de 2013 Ă©tait seulement de 1,1 %, la valeur ajoutĂ©e gĂ©nĂ©rĂ©e entre 2012 et 2013 Ă©tait 10,3 fois plus Ă©levĂ©e que celle de 1950 qui avait pourtant connu un taux de 17,3 %. En effet, entre 1949 et 1950 la valeur gĂ©nĂ©rĂ©e Ă©tait de 2,2 milliards € et entre 2012 et 2013 de 22,6 milliards €. À taux de croissance Ă©gale, tandis qu’en 1950 1 % gĂ©nĂ©rait 132 millions €, en 2013, il en gĂ©nĂ©rait 20,9 milliards €, soit 157 fois plus de richesse. En ce qui concerne le taux de chĂŽmage, l’analyse de ce graphique montre que sa hausse est inversement corrĂ©lĂ©e au taux de croissance du PIB. En effet, de 1969 Ă  2013, tandis que le taux de chĂŽmage passait de 2,2 % Ă  9,9 %, soit une hausse de 7,7 points, le taux de croissance du PIB passait de 15 % Ă  1,1 %, soit une baisse de 13,9 points. Puisqu’elles font partie des 30 glorieuses, les 24 annĂ©es qui s’étendent de 1949 Ă  1973 sont souvent prĂ©sentĂ©es comme une pĂ©riode de forte croissance et de plein emploi le taux de croissance du PIB Ă©tait de 1 260 % et le taux de chĂŽmage Ă©tait de 2,7 % en 1973. En comparaison, durant les 39 annĂ©es qui s’étendent de 1974 Ă  2013, le taux de croissance a progressĂ© de 906 %, soit une baisse de 354 points, et le taux de chĂŽmage comprenait 9,8 % de la population active en 2013. Pourtant, tandis que le cumul de la valeur du PIB gĂ©nĂ©rĂ©e entre 1949 Ă  1973 Ă©tait de 167 milliards €, celui gĂ©nĂ©rĂ© entre 1974 Ă  2013 Ă©tait de 1 933 milliards €, soit 11,6 fois plus de richesses. Entre 1972 et 1973, il a fallu un taux de croissance de 14,7 % pour gĂ©nĂ©rer un PIB de 23 milliards €. Entre 2012 et 2013, il a seulement fallu 1,1 % pour gĂ©nĂ©rer 22,6 milliards €. MalgrĂ© un Ă©cart de 13,6 points de croissance, l’écart de richesse produit Ă©tait seulement de 400 millions €. Si la richesse créée par le PIB avait expliquĂ© la hausse du chĂŽmage, le taux de chĂŽmage de 1973 aurait dĂ» ĂȘtre plus important que celui de 2013. Or, ce n’est pas le cas. Cette analyse confirme que la hausse du chĂŽmage n’est pas due Ă  la croissance de la richesse gĂ©nĂ©rĂ©e par le PIB, mais Ă  la faiblesse de son taux de croissance. Puisque le coĂ»t du travail, la rigiditĂ© du Code du travail, l’inadĂ©quation entre l’offre et la demande, la rĂ©duction du temps de travail et la richesse produite par le PIB ne sont pas responsables de la hausse du chĂŽmage, il m’est apparu pertinent de me demander si ce n’était pas les gains de productivitĂ© qui en seraient la cause. Les gains de productivitĂ© seraient-ils la cause du chĂŽmage ? L’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi n’étant pas corrĂ©lĂ©e Ă  la croissance du PIB, mais Ă  son taux de croissance, pour en comprendre les causes, il est nĂ©cessaire d’identifier les liens qui unissent le taux de croissance du PIB Ă  la hausse du chĂŽmage. En 1930, John Maynard Keynes affirmait que le progrĂšs technique Ă©tait responsable de la hausse du chĂŽmage. Nous sommes atteints d’un nouveau mal, dont certains lecteurs ne connaissent peut-ĂȘtre pas encore le nom – le chĂŽmage technologique. Il dĂ©signe le chĂŽmage causĂ© par la dĂ©couverte de procĂ©dĂ©s nouveaux qui Ă©conomisent la main-d’Ɠuvre alors que la dĂ©couverte de nouveaux dĂ©bouchĂ©s pour celle-ci s’avĂšre un peu plus lente. »[48] Afin d’apprĂ©hender ce lien, je propose d’étudier les causes, les modes de calcul et les consĂ©quences des gains de productivitĂ©. Quelles sont les causes des gains de productivitĂ© ? Les gains de productivitĂ© sont gĂ©nĂ©rĂ©s par le progrĂšs technique et l’organisation du travail. Ces innovations provoquent une transformation des moyens et des mĂ©thodes de production, des produits, des marchĂ©s et des structures de l’économie. Le premier secteur d’activitĂ© qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© des gains de productivitĂ© est celui de l’agriculture. Le progrĂšs des outils de production agricole tracteurs, charrues, moissonneuses-batteuses, etc
 a permis de rĂ©duire la durĂ©e du travail et le nombre d’ouvriers agricoles. Ces gains ont libĂ©rĂ© la main-d’Ɠuvre indispensable Ă  l’essor de l’industrie et des services marchands. En permettant de produire plus avec moins de temps de travail et de main-d’Ɠuvre, le progrĂšs des outils de production industrielle usines numĂ©riques, robots, etc
 a gĂ©nĂ©rĂ© d’importants gains de productivitĂ©. L’introduction des robots a permis de remplacer les ouvriers spĂ©cialisĂ©s OS par des techniciens qualifiĂ©s chargĂ©s de la maintenance et de l’entretien des machines. L’exemple de l’entrepris Solarwatt illustre le lien entre le progrĂšs des outils de production et les gains de productivitĂ©. L’évolution des technologies de l’information et de la communication TIC les ordinateurs, les tĂ©lĂ©phones mobiles, la visioconfĂ©rence, les logiciels de traitement de l’information ERP, CAO, FAO, CGDT, etc
 et les rĂ©seaux de circulations de l’information semi-conducteurs, puces RFID, Internet, etc
 ont permis d’accĂ©lĂ©rer la circulation, la collecte et le traitement de l’information. Le progrĂšs des moyens de transport voiture, train, avion, cargo, tanker, etc
 et des infrastructures autoroute, port, aĂ©roport, ligne Ă  grande vitesse, gazoduc, etc
 ont permis d’accĂ©lĂ©rer la circulation des voyageurs, des salariĂ©s, des matiĂšres premiĂšres et des marchandises au niveau local, national et mondial. Tandis que les TIC permettent de rĂ©duire la durĂ©e et le coĂ»t de la circulation de l’information, les moyens de transport modernes rĂ©duisent ceux des transports de marchandises. En se cumulant avec la suppression des droits de douane, qui ont dĂ©butĂ© avec les accords du GATT[49] Accord gĂ©nĂ©ral sur les tarifs douaniers et le commerce, ces baisses de coĂ»ts ont favorisĂ© les Ă©changes internationaux, la mondialisation de l’économie et la dĂ©localisation des entreprises. Les gains de productivitĂ©s sont Ă©galement dus aux multiples mĂ©thodes d’organisation du travail Taylorisme, Fordisme, Toyotisme, Lean management[50], KAIZEN[51], mĂ©thode projet, etc
, qui donnent aux consultants en organisation les moyens de restructurer la production et les services. Le Toyotisme, qui consiste Ă  produire Ă  flux tendu et Ă  limiter les stocks Ă  zĂ©ro, nĂ©cessite l’intĂ©gration et la synchronisation des outils de production, des systĂšmes de suivis et de traitement de l’information et de la logistique. En se combinant, le progrĂšs technique et l’organisation du travail permettent d’augmenter la productivitĂ© horaire des entreprises. Comment calculer la productivitĂ© horaire ? La productivitĂ© mesure le rapport entre une production et la quantitĂ© de facteurs capital, effectifs et heures de travail mis en Ɠuvre pour la rĂ©aliser. Elle peut mesurer la productivitĂ© physique du travail, la productivitĂ© du capital, la productivitĂ© du travail et la productivitĂ© horaire du travail. –La productivitĂ© physique du travail mesure la quantitĂ© produite par une unitĂ© de facteur. Par exemple, il est possible de calculer le rendement d’un salariĂ© nombre de piĂšces rĂ©alisĂ©es par un salariĂ© pendant une heure de travail ou d’une machine nombre de piĂšces rĂ©alisĂ©es par une machine pendant une heure. Si 100 salariĂ©s produisent 10 000 piĂšces, la productivitĂ© du travail sera de 10 000/100 = 100 piĂšces par salariĂ©. Chaque salariĂ© produit en moyenne 100 piĂšces. –La productivitĂ© du facteur capital mesure la valeur ajoutĂ©e VA gĂ©nĂ©rĂ©e par 1 € investi. Par exemple, si un capital de 10 000 € gĂ©nĂšre une VA de 100 000 €, la productivitĂ© du capital sera de 100 000/10 000 = 10 €. Chaque euro investi gĂ©nĂšre en moyenne 10 € de valeur ajoutĂ©e. –La productivitĂ© du travail mesure la valeur ajoutĂ©e produite par un salariĂ©. Par exemple, si 100 salariĂ©s gĂ©nĂšrent 100 000 € de VA, la productivitĂ© du travail sera de 100 000/100 = 1 000 € par salariĂ©. Chaque salariĂ© gĂ©nĂšre en moyenne 1 000 € de valeur ajoutĂ©e. – La productivitĂ© horaire du travail mesure la VA gĂ©nĂ©rĂ©e par le nombre d’heures de travail. Par exemple, si 5 000 heures de travail gĂ©nĂšrent 100 000 €, la productivitĂ© horaire du travail sera de 100 000/5 000 = 20 € de l’heure. Chaque heure de travail, gĂ©nĂšre en moyenne 20 € de VA. – La productivitĂ© horaire du travail effectifs x durĂ©es moyennes travail mesure la valeur ajoutĂ©e gĂ©nĂ©rĂ©e par le nombre d’heures de travail. Par exemple, si 100 salariĂ©s, qui travaillent en moyenne 50 heures, gĂ©nĂšrent une valeur ajoutĂ©e de 100 000 €, la productivitĂ© horaire du travail sera de 100 000/100 x 50 = 20 € par heure de travail. Chaque heure de travail d’un salariĂ© gĂ©nĂšre en moyenne 20 € de valeur ajoutĂ©e. Puisqu’elle permet de mesurer la performance d’un salariĂ©, d’un atelier, d’une entreprise ou d’un pays, la productivitĂ© est un indicateur majeur de l’économie. Le graphique ci-dessous compare le taux de croissance de la productivitĂ© horaire avec celle de 1 heure de travail de 1950 Ă  2013. – Source Insee, Volume total d’heures travaillĂ©es par branche, comptes nationaux, h – Source Insee, Valeur ajoutĂ©e brute par branche en volume aux prix de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente chaĂźnĂ©s[52], VA. L’analyse de ce graphique fait apparaĂźtre que de 1950 Ă  2013, tandis que la valeur ajoutĂ©e moyenne gĂ©nĂ©rĂ©e par 1 heure de travail passait de 5,9 € Ă  46,1 €, le taux de croissance des gains de productivitĂ© passait de 9,1 % Ă  0,5 %. Le taux de croissance Ă©tant infĂ©rieur de 8,4 points, la VA gĂ©nĂ©rĂ©e par 1 heure de travail entre 2012 et 2013 Ă©tait de 0,23 €, soit 2,1 fois moins Ă©levĂ©e que celle gĂ©nĂ©rĂ©e entre 1949 et 1950 qui Ă©tait de 0,49 €. Pourtant, Ă  taux de croissance Ă©gale, tandis qu’en 1950 1 % de croissance gĂ©nĂ©rait 0,06 € de VA, en 2013, il en gĂ©nĂ©rait 0,46 €. En 2013, comme une heure de travail gĂ©nĂšre en moyenne 7,8 fois plus de valeur qu’en 1950, la productivitĂ© horaire peut avoir un impact sur la crĂ©ation ou la destruction d’emplois. AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© les causes, les modes de calcul et l’évolution de la productivitĂ© horaire, je propose d’en Ă©tudier les consĂ©quences. Quelles sont les consĂ©quences de la productivitĂ© horaire ? En se combinant, le progrĂšs technique et l’organisation du travail permettent de rĂ©duire le nombre d’heures de travail et de salariĂ©s affectĂ©s Ă  une tĂąche. L’exemple de l’usine de production Alpha illustre les liens qui unissent le progrĂšs technique et l’organisation du travail avec le nombre d’heures de travail et les effectifs d’une entreprise. En 1950, l’usine Alpha produisait 10 voitures 5 A et 5 B avec 40 salariĂ©s et 100 heures de travail. En 2013, les dirigeants de l’usine Alpha ont investi dans l’outil de production robots et machines numĂ©riques et fait appel Ă  des consultants en organisation pour restructurer l’entreprise. Suite aux investissements et Ă  la restructuration, l’usine Alpha produisait 100 voitures 50 A et 50 B avec 20 salariĂ©s et 50 heures de travail. Ayant besoin de 2 fois moins de temps et de salariĂ©s pour produire 10 fois plus de voitures, le progrĂšs technique et l’organisation du travail lui ont permis de gĂ©nĂ©rer d’importants gains de productivitĂ©. Cet exemple fictif, qui montre que la hausse de la productivitĂ© contribue Ă  la baisse des effectifs, est confirmĂ© par les donnĂ©es statistiques de l’Insee. Les graphiques ci-dessous comparent le taux de croissance de la productivitĂ© horaire avec le taux de croissance des effectifs par branches de 1950 Ă  2012. – Source Insee, Emploi intĂ©rieur total par branche en nombre d’équivalents temps plein, – Source Insee, Volume total d’heures travaillĂ©es par branche, comptes nationaux, – Source Insee, Valeur ajoutĂ©e brute par branche en volume aux prix de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente chaĂźnĂ©s, Op-Cit. Ces graphiques font apparaĂźtre le lien qui unit le taux de croissances de la productivitĂ© horaire d’une branche d’activitĂ© avec l’évolution de ses effectifs. Plus le taux de croissance est Ă©levĂ©, plus les effectifs diminuent. En effet, de 1950 Ă  2012, tandis que la productivitĂ© horaire de l’agriculture passait de 0,6 € Ă  19,3 € de l’heure, soit un taux de croissance de 3 131 %, les effectifs de cette branche d’activitĂ© passaient de 5,4 millions Ă  760 000 personnes, soit une baisse de 86,2 %. Ces donnĂ©es statistiques montrent que l’effondrement des effectifs de la branche agricole est pour l’essentiel dĂ» aux gains de productivitĂ©. Sur la mĂȘme pĂ©riode, tandis que la productivitĂ© de l’industrie passait de 3,5 € Ă  54,3 €, soit une hausse de 1 469 %, les effectifs de cette branche passaient de 4,7 Ă  3 millions de personnes, soit une baisse de 35,8 %. Les destructions d’emploi de la branche industrielle sont dues, pour une part aux gains de productivitĂ©, et pour une autre part, aux dĂ©localisations des activitĂ©s Ă  faible valeur ajoutĂ©e textile, Ă©quipement Ă©lectrique, etc
 dans des pays Ă©mergents Chine, Bangladesh, Turquie, etc
 oĂč le coĂ»t et le droit du travail ne sont pas aussi Ă©levĂ©s et contraignants qu’en France. Ces dĂ©localisations sont favorisĂ©es par la suppression des taxes douaniĂšres, les TIC et les moyens de transport modernes. À l’inverse, plus le taux de croissance de la productivitĂ© est faible, plus la branche crĂ©e d’emplois. En effet, de 1950 Ă  2012, tandis que la productivitĂ© horaire des services marchands passait de 9,6 € Ă  51,8 €, soit une hausse de 471 %, les effectifs de cette branche passaient de 5,1 Ă  13,5 millions de personnes, soit une hausse de 164 %. En ce qui concerne les services non marchands santĂ©, Ă©ducation, services sociaux, etc
, tandis que la productivitĂ© passait de 17 € Ă  38,6 €, soit une hausse de 133 %, les effectifs passaient de 3 Ă  7,9 millions de personnes, soit une hausse de 161 %. Le faible taux de croissance de la productivitĂ© des services marchands et non marchands explique l’apparition du Lean management. Puisque les emplois d’infirmiĂšres, d’aides-soignantes, de serveurs, de cuisiniers, de plongeurs, de mĂ©caniciens, d’éboueurs, d’agents de sĂ©curitĂ©, d’assistante mĂ©nagĂšre, etc
 ne sont pas dĂ©localisables, le Lean management vise Ă  optimiser la productivitĂ© horaire de ces services pour rĂ©duire les effectifs et les rendre plus rentable. Ayant montrĂ© les liens qui unissent le taux de croissance de la productivitĂ© horaire avec la hausse du chĂŽmage, il est possible de dĂ©crire sa corrĂ©lation avec le taux de croissance du PIB. Le graphique ci-dessous montre la corrĂ©lation entre le taux de croissance du PIB et de la productivitĂ© horaire du travail avec l’évolution des effectifs des entreprises de 1950 Ă  2013. – Source Insee, ProductivitĂ©s horaires du travail par branche[53]. – Source Insee, Emploi intĂ©rieur total par branche en nombre d’équivalents temps plein, comptes nationaux, – Source Insee, Le produit intĂ©rieur brut et ses composantes en volume aux prix de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente chaĂźnĂ©s[54]. Ce graphique montre qu’il existe un lien entre le taux de croissance du PIB et de la productivitĂ© horaire avec la crĂ©ation ou la destruction d’emplois. Lorsque le taux de croissance du PIB est infĂ©rieur Ă  celui de la productivitĂ© horaire, le surplus d’activitĂ© ne parvient pas Ă  compenser les destructions d’emplois provoquĂ©es par les gains de productivitĂ©. Le surplus d’activitĂ© Ă©tant insuffisant, les effectifs des entreprises diminuent, ce qui se traduit par une hausse du chĂŽmage. De 1957 Ă  1959, tandis que l’écart entre le taux de croissance du PIB et celui de la productivitĂ© Ă©tait de moins 1,5 %, les effectifs ont diminuĂ© de 156 000 salariĂ©s. De 1982 Ă  1985, tandis que l’écart Ă©tait de moins 4,7 %, les effectifs ont diminuĂ© de 198 000 salariĂ©s, soit une hausse du taux de chĂŽmage de 1,9 point. De 1991 Ă  1993, l’écart Ă©tant de moins 2,9 %, les effectifs ont diminuĂ© de 395 000 salariĂ©s, soit une hausse du taux de chĂŽmage de 1,8 point. La derniĂšre plus forte baisse d’effectifs est consĂ©cutive Ă  la crise de 2008. De 2008 Ă  2009, l’écart Ă©tant de moins 3,3 %, les effectifs ont diminuĂ© de 309 000 salariĂ©s, soit une hausse du taux de chĂŽmage de 1,6 point. Ces exemples montrent que le taux de chĂŽmage augmente lorsque le taux de croissance des gains de productivitĂ© est supĂ©rieur Ă  celui du PIB. À l’inverse, lorsque le taux de croissance du PIB est supĂ©rieur Ă  celui de la productivitĂ© horaire, les effectifs des entreprises augmentent, ce qui se traduit par une baisse du chĂŽmage. De 1949 Ă  1968, tandis que le taux de croissance du PIB progressait de 164 %, celui de la productivitĂ© horaire augmentait de 165 %. L’écart Ă©tant de 1 point en faveur de la productivitĂ©, le taux de chĂŽmage de 1968 Ă©tait seulement de 2,5 %. Entre 1986 et 1991, comme l’écart Ă©tait de 5,8 points, les effectifs ont augmentĂ© de 1,1 million, ce qui s’est traduit par une baisse du taux de chĂŽmage de 0,2 point. De 1994 Ă  2002, l’écart Ă©tant de 1,9 point, les effectifs ont augmentĂ© de 2,4 millions, soit une baisse du taux de chĂŽmage de 2,7 points. L’écart Ă©tant seulement de 1,9 point, ce n’est pas le taux de croissance du PIB, mais la rĂ©duction du temps de travail, autorisĂ©e par la loi sur les 35 heures, qui a favorisĂ© la hausse des effectifs. De 2004 Ă  2008, l’écart Ă©tant de 3,2 points, les effectifs ont augmentĂ© de 908 000 salariĂ©s, soit une baisse du taux de chĂŽmage de 1,3 point. Ces exemples montrent que le taux de chĂŽmage diminue lorsque le taux de croissance du PIB est supĂ©rieur Ă  celui de la productivitĂ© horaire ou que la rĂ©duction du temps de travail absorbe les gains de productivitĂ©. La hausse du chĂŽmage Ă©tant corrĂ©lĂ©e Ă  la productivitĂ© horaire, pour crĂ©er des emplois, il est donc nĂ©cessaire de relancer la croissance du PIB ou de rĂ©duire le temps de travail. Afin d’apprĂ©hender ces mĂ©canismes, je propose d’étudier les enjeux du partage des surplus d’heures de travail et des bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par les gains de productivitĂ©. Les enjeux du partage des bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par les gains de productivitĂ©. Pour comprendre les liens qui unissent la relance de la croissance du PIB ou la rĂ©duction du temps de travail avec la crĂ©ation d’emplois, il est nĂ©cessaire d’aborder le partage des surplus d’heures de travail et des bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par les gains de productivitĂ©. Le schĂ©ma ci-dessous prĂ©sente le partage des bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par les gains de productivitĂ©. Pour comprendre ce schĂ©ma, je propose de reprendre l’exemple de l’usine Alpha. Tandis qu’en 1950, elle produisait 10 voitures avec 40 salariĂ©s et 100 heures de travail, en 2013, elle en produisait 100 avec 20 salariĂ©s et 50 heures. Ayant besoin de 2 fois moins de temps et de salariĂ©s pour en produire 10 fois plus, elle gĂ©nĂšre d’importants gains de productivitĂ©. En permettant Ă  l’entreprise de rĂ©duire ses coĂ»ts de production, ces gains lui permettent d’augmenter ses excĂ©dents bruts d’exploitation EBE ou bĂ©nĂ©fices. Ayant besoin de moins d’heures de travail, elle se retrouve avec un surplus d’heures. MĂȘme si l’entreprise a besoin de moins d’heures, elle doit quand mĂȘme rĂ©munĂ©rer celles dont elle n’a plus besoin. Puisqu’avoir un surplus d’heures de travail Ă©quivaut Ă  avoir un surplus de charges salariales, pour les diminuer, la direction de l’usine a le choix entre deux solutions rĂ©duire les effectifs ou rĂ©duire le temps de travail. La direction de l’usine peut dĂ©cider de rĂ©duire le temps de travail en rĂ©partissant les surplus d’heures de travail et de charges salariales entre tous les salariĂ©s. Comme les salariĂ©s travailleront moins, Ă  taux horaire constant, ils gagneront moins. Afin de compenser cette perte de revenu, la direction peut utiliser une partie de la valeur ajoutĂ©e gĂ©nĂ©rĂ©e par les gains de productivitĂ© pour augmenter les salaires ou, plutĂŽt, le taux horaire du travail. Cette solution se traduit par une baisse des profits et des dividendes. Ne nĂ©cessitant pas un surplus d’activitĂ© pour crĂ©er des emplois, ce choix Ă©vite d’augmenter les rejets de CO2, le gaspillage de matiĂšres premiĂšres et l’épuisement des ressources naturelles. La rĂ©duction du temps de travail apparaĂźt donc comme une solution envisageable pour crĂ©er des emplois sans aggraver les processus Ă©cologiques et climatiques. La direction de l’usine peut dĂ©cider de supprimer les surplus d’heures de travail et de charges salariales en rĂ©duisant les effectifs. En diminuant ses charges salariales, l’entreprise augmente ses bĂ©nĂ©fices. Les bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par les gains de productivitĂ© et les licenciements peuvent servir Ă  une hausse des salaires, des impĂŽts, des investissements ou Ă  une baisse des prix. Ils peuvent Ă©galement servir Ă  une hausse des dividendes ou des placements financiers. Pour crĂ©er des emplois, ces bĂ©nĂ©fices doivent provoquer un surplus d’activitĂ© capable de soutenir un taux de croissance du PIB supĂ©rieur aux gains de productivitĂ©. En m’appuyant sur les donnĂ©es de l’Insee, je vais Ă  prĂ©sent montrer comment la redistribution des bĂ©nĂ©fices peut provoquer la hausse du chĂŽmage ou la crĂ©ation d’emplois. Partage en faveur des salariĂ©s ou des actionnaires. Les bĂ©nĂ©fices peuvent ĂȘtre redistribuĂ©s en faveur des salariĂ©s une hausse des salaires, des cotisations patronales retraite, assurance maladie, allocation familiale ou des avantages sociaux congĂ©s payĂ©s, RTT, etc
 ou des actionnaires fonds de pension, banques et investisseurs privĂ©s sous la forme de dividendes. Le graphique ci-dessous prĂ©sente le partage de la valeur ajoutĂ©e en faveur des salariĂ©s ou des actionnaires de 1950 Ă  2013. – Source Insee, Compte des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres S11[55]. De 1949 Ă  1982, en passant de 3,4 Ă  206 milliards €, la valeur ajoutĂ©e redistribuĂ©e aux salariĂ©s sous la forme d’une rĂ©munĂ©ration salaires bruts et cotisations patronales a Ă©tĂ© multipliĂ©e par 65,8. En passant de 0,3 Ă  11,7 milliards €, celle versĂ©e aux actionnaires sous la forme de dividendes a Ă©tĂ© multipliĂ©e par 45,4. Tandis que la part versĂ©e aux salariĂ©s passait de 68,3 % Ă  73,4 %, soit une hausse de 5,1 points, celle versĂ©e aux actionnaires passait de 6,2 % Ă  4,2 %, soit une baisse de 2 points. Les surplus d’activitĂ©s gĂ©nĂ©rĂ©s par ces 69,2 points d’écart ont soutenu la croissance du PIB et crĂ©ent des emplois. Jusqu’en 1981, le taux de chĂŽmage Ă©tait infĂ©rieur Ă  6 %. À partir du milieu des annĂ©es 80, les actionnaires ont exigĂ© un taux de rentabilitĂ© de 15 %. Pour obtenir ce rendement, les entreprises ont bloquĂ© les salaires, rĂ©duit les effectifs, fermĂ© des unitĂ©s de production et dĂ©localisĂ©. De 1983 Ă  2013, en passant de 226 Ă  712 milliards €, la valeur ajoutĂ©e versĂ©e aux salariĂ©s Ă©tait multipliĂ©e par 3,2. En passant de 14 Ă  160 milliards €, celle versĂ©e aux actionnaires Ă©tait multipliĂ©e par 11,3. Tandis que la part versĂ©e aux salariĂ©s passait de 73,1 % Ă  66,3 %, soit une baisse de 5,8 points, celle versĂ©e aux actionnaires passait de 4,6 % Ă  14,9 %, soit une hausse de 10,3 points. En 2008, avant la crise des SUBPRIMES, la part versĂ©e aux actionnaires Ă©tait de 21,8 %, soit une hausse de 17,2 points par rapport Ă  1983, et celle versĂ©e aux salariĂ©s Ă©tait de 63,6 %, soit une baisse de 9,5 points. En passant de 69,2 Ă  51,4 points, l’écart de la redistribution de 17,8 points en faveur des actionnaires a occasionnĂ© une perte de pouvoir d’achat des mĂ©nages. La finalitĂ© d’une entreprise n’est pas de crĂ©er des emplois, mais de pĂ©renniser son activitĂ© et de gĂ©nĂ©rer toujours plus de profits pour ses dirigeants et ses actionnaires. Les actionnaires Ă©tant pour l’essentiel des fonds de pension, des banques et des investisseurs privĂ©s, les dividendes qu’ils perçoivent sont Ă  nouveau placĂ©s sur les marchĂ©s financiers. Étant donnĂ© que, les bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par l’activitĂ© Ă©conomique rĂ©elle les gains de productivitĂ©, les fusions d’entreprises, les licenciements, les fermetures de site de production, les dĂ©localisations, etc
, ne contribuent pas Ă  augmenter la consommation, ils ne servent pas Ă  relancer la croissance du PIB et, donc, Ă  crĂ©er des emplois. En provoquant la stagnation des salaires, la redistribution en faveur des actionnaires a provoquĂ© une baisse du pouvoir d’achat des mĂ©nages, et, donc de la consommation. Comme elle ne parvient pas Ă  compenser la hausse des gains de productivitĂ©, le ralentissement de la croissance du PIB contribue Ă  la stagnation de la crĂ©ation d’emploi et, donc, Ă  la hausse du taux de chĂŽmage, qui fluctue dĂ©sormais autour de 9 %. Les bĂ©nĂ©fices peuvent Ă©galement servir Ă  l’investissement ou ĂȘtre placĂ©s sur les marchĂ©s financiers. Partage en faveur de l’investissement ou des placements financiers. Les bĂ©nĂ©fices peuvent ĂȘtre, d’une part, investis dans la recherche et le dĂ©veloppement R&D, l’outil de production et la formation, et, d’autre part, placĂ© sur les marchĂ©s financiers. Le graphique ci-dessous prĂ©sente les investissements et les profits financiers des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres. – Source Insee, Compte des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres S11, – Source Insee, Principaux ratios des comptes des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres S11 et des entreprises individuelles non financiĂšres S14AA[56]. De 1949 Ă  2013, tandis que la part des investissements passait de 29 % Ă  22,6 %, soit une baisse de 6,4 points, celle des revenus financiers D42 revenus distribuĂ©s des sociĂ©tĂ©s versĂ©s aux sociĂ©tĂ©s non financiĂšres passait de 6,1 % Ă  19,5 %, soit une hausse de 13,4 points. De 1949 Ă  1982, comme la part des profits financiers fluctuait entre 4,6 % et 8,8 %, ils correspondaient Ă  des opportunitĂ©s de placement de la trĂ©sorerie. De 1983 Ă  2008, juste avant la crise des SUBPRIMES, cette part est passĂ©e de 8,2 % Ă  27 %. L’écart de 18,8 points montre que des entreprises, dont le cƓur de mĂ©tier n’est pas la finance, placent de plus en plus de capitaux sur les marchĂ©s financiers au dĂ©triment de l’investissement. La baisse des investissements au profit des placements financiers Ă  des rĂ©percussions sur la crĂ©ation d’emplois. Dans un systĂšme de marchĂ© concurrentiel, pour pĂ©renniser son activitĂ© une entreprise doit ĂȘtre plus compĂ©titive et innovante que ses concurrentes. La mission de la R&D est de gĂ©nĂ©rer des innovations et des brevets dont la finalitĂ© est de crĂ©er de nouveaux produits. En commercialisant un nouveau produit, l’entreprise s’octroie un monopole temporaire et un avantage compĂ©titif qui lui permettent de conquĂ©rir des parts de marchĂ© en augmentant ses prix, sa marge bĂ©nĂ©ficiaire et donc, ses bĂ©nĂ©fices. En prenant le risque de dĂ©velopper et de commercialiser l’iPhone, Appel a bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un avantage compĂ©titif qui lui a permis de les vendre avec une marge relativement Ă©levĂ©e. Les profits gĂ©nĂ©rĂ©s par l’iPhone lui ont permis d’investir dans la R&D, de crĂ©er des emplois, d’augmenter les salaires et de distribuer des dividendes Ă  ses actionnaires. Puisque l’investissement favorise le dĂ©veloppement d’une entreprise, pourquoi choisirait-elle les placements financiers ? Une innovation gĂ©nĂšre des bĂ©nĂ©fices si elle se vend et permet de crĂ©er un nouveau marchĂ©. Si elle ne se vend pas, l’investissement reprĂ©sente un coĂ»t et donc, une perte pour l’entreprise. L’offre de biens et de services marchands Ă©tant saturĂ©e, le choix d’un investissement est une prise de dĂ©cision de plus en plus risquĂ©e qui engage l’avenir d’une entreprise. Chaque annĂ©e, 90 % des nouveaux produits proposĂ©s aux consommateurs europĂ©ens sont des Ă©checs commerciaux[57]. Étant donnĂ© que seuls 10 % des innovations gĂ©nĂšrent des bĂ©nĂ©fices, malgrĂ© leurs coĂ»ts Ă©levĂ©s, le retour sur investissement n’est jamais garanti. Le succĂšs de l’iPhone masque l’échec de milliers d’innovations, telles que la Google Glass, dont la conception et la commercialisation ont nĂ©cessitĂ© d’importants investissements. Le taux d’échec d’une innovation Ă©tant Ă©levĂ©, un investissement apparaĂźt donc plus risquĂ© qu’un placement financier. L’accroissement des placements financiers par des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres menace la stabilitĂ© de l’économie rĂ©elle. Depuis le milieu des annĂ©es 80, les actionnaires exigent un taux de rentabilitĂ© de 15 %. Si un placement de 100 € rapporte 15 € et qu’un investissement de 100 € rapporte 5 €, d’un point de vue purement financier, il apparaĂźt plus rentable et moins risquĂ© » d’investir sur les marchĂ©s financiers. Afin d’obtenir des taux de rendement plus Ă©levĂ©s, les directeurs financiers favorisent des placements sur des produits dĂ©rivĂ©s CDO, titrisation, etc
 de plus en plus spĂ©culatifs, virtuels et risquĂ©s. Lorsqu’un krach boursier se produit 1987, 2001, 2008, etc
, les bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par les gains de productivitĂ©, les licenciements et le blocage des salariales sont absorbĂ©s par l’effondrement du cours des actions et des titres. Le krach de 2008 a englouti la trĂ©sorerie d’entreprises qui aurait pu ĂȘtre investie dans la recherche et l’outil de production. N’ayant plus de trĂ©sorerie, les entreprises n’innovent plus, ne dĂ©veloppent plus de nouveaux produits et donc, ne sont plus compĂ©titives. N’étant plus compĂ©titives, elles perdent des parts de marchĂ©s, ce qui se traduit par une baisse de l’activitĂ© et des bĂ©nĂ©fices. Pour compenser ses pertes et rĂ©tablir sa trĂ©sorerie, l’entreprise est obligĂ©e de licencier du personnel et de fermer des sites de production. Ce qui se traduit par une hausse du chĂŽmage. Puisque l’investissement est l’une des conditions de la crĂ©ation d’emplois, les entreprises qui placent leurs bĂ©nĂ©fices sur les marchĂ©s financiers contribuent Ă  la hausse du chĂŽmage. MĂȘme si les gains de productivitĂ© apparaissent comme la principale cause de la hausse du chĂŽmage, se sont les dirigeants des entreprises ou les assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales des actionnaires AG, qui prennent la dĂ©cision de rĂ©duire les effectifs ou le temps de travail. S’ils dĂ©cident de rĂ©duire les effectifs, le choix du partage des bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par la productivitĂ©, les licenciements et la baisse des charges salariales a Ă©galement un impact sur la crĂ©ation d’emploi. En effet, s’ils dĂ©cident de les redistribuer sous la forme d’une baisse des prix ou d’une hausse des impĂŽts, des salaires ou des investissements, ils contribueront Ă  gĂ©nĂ©rer un surplus d’activitĂ© qui permettra de crĂ©er des emplois. Par contre, si, par cupiditĂ©, ils dĂ©cident d’augmenter les dividendes ou les placements sur les marchĂ©s financiers, ils risquent de provoquer une stagnation de l’activitĂ© Ă©conomique et donc, de favoriser la hausse du chĂŽmage. La hausse du chĂŽmage n’est donc pas due aux gains de productivitĂ©, mais aux choix des dirigeants des entreprises ou des AG des actionnaires. En favorisant l’investissement, les entreprises peuvent Ă©galement contribuer Ă  l’émergence de nouvelles branches d’activitĂ©s et donc, Ă  la crĂ©ation de nouveaux gisements d’emploi. Favoriser l’émergence de nouvelles branches d’activitĂ©s. Le progrĂšs technique et l’organisation du travail favorisent le dĂ©versement de la main-d’Ɠuvre d’une branche d’activitĂ© vers une autre. Le graphique ci-dessous prĂ©sente le dĂ©versement de la main-d’Ɠuvre des secteurs primaires agriculture et secondaires industrie et construction vers le secteur tertiaire[58] services marchands et non marchands de 1950 Ă  2010. – Source Insee, Emploi intĂ©rieur total par branche en nombre d’équivalents temps plein, De 1950 Ă  2010, grĂące aux dĂ©versements de la main-d’Ɠuvre, les effectifs du secteur primaire sont passĂ©s de 28 % Ă  3 %, ceux du secteur secondaire de 29 % Ă  19 % et ceux du secteur tertiaire de 42 % Ă  78 %. En 2010, comme dans de nombreux pays industrialisĂ©s, les effectifs du secteur tertiaire de la France Ă©taient les plus importants. Le dĂ©versement est un euphĂ©misme qui dĂ©signe le processus de destruction/crĂ©ation des emplois. Ce processus est accĂ©lĂ©rĂ© par la concurrence que se livrent entre elles les entreprises pour conquĂ©rir des parts de marchĂ©. Les emplois dĂ©truits par le progrĂšs technique et l’organisation du travail ont permis de libĂ©rer la main-d’Ɠuvre nĂ©cessaire au dĂ©veloppement des services marchands et non marchands. Les emplois Ă  faible valeur ajoutĂ©e dĂ©truits dans l’agriculture et l’industrie ont Ă©tĂ© dĂ©versĂ©s dans les secteurs d’activitĂ©s Ă  plus forte valeur ajoutĂ©e commerce, rĂ©paration, restauration, logistique, santĂ©, Ă©ducation, informatique, juridique, etc.. Exigeant de nouvelles compĂ©tences et un niveau de qualification plus Ă©levĂ©, ces nouveaux mĂ©tiers n’ont pas permis Ă  tous les salariĂ©s qui ont perdu leur emploi dans l’agriculture et l’industrie d’en retrouver. Le progrĂšs technique, l’organisation du travail, les restructurations, les dĂ©localisations, les innovations, les TIC et Internet ne cessent de gĂ©nĂ©rer des gains de productivitĂ©, de transformer les mĂ©tiers et d’accĂ©lĂ©rer le processus de destruction/crĂ©ation des emplois. En s’informatisant, les services comptable ont permis de remplacer des secrĂ©taires comptables par un comptable qui fournit plus de travail en moins de temps. Les emplois peu qualifiĂ©s et Ă  faible valeur ajoutĂ©e de secrĂ©taires ont Ă©tĂ©, en partie, remplacĂ©s par des emplois trĂšs qualifiĂ©s et Ă  haute valeur ajoutĂ©e d’ingĂ©nieurs en informatique qui dĂ©veloppent des logiciels de comptabilitĂ©. À terme se sont les mĂ©tiers de comptable et d’expert-comptable qui risquent d’ĂȘtre dĂ©truit par l’automatisation et des algorithmes. En permettant la vente Ă  distance, l’automatisation des tĂąches et le payement en ligne, le e-commerce remplace des emplois de vendeurs, d’employĂ©s libre-service et de caissiĂšres par des prĂ©parateurs de commandes. Pouvant ĂȘtre créés Ă  l’étranger, le dĂ©veloppement et la gestion d’un site de e-commerce risquent Ă©galement de provoquer la dĂ©localisation d’emplois d’informaticiens et de dĂ©veloppeurs dans des pays oĂč le coĂ»t de la main-d’Ɠuvre qualifiĂ©e est moins Ă©levĂ© qu’en France, tels que l’Inde. L’universitĂ© d’Oxford, le Massachusetts Institute of Technology ou l’Institut Bruegel envisagent l’automatisation de 50 % des mĂ©tiers Ă  l’horizon 2025-2035[59]. L’automatisation, qui comprend les robots, l’intelligence artificielle et les algorithmes, supprimera des mĂ©tiers qualifiĂ©s et trĂšs qualifiĂ©s Ă  faible et Ă  haute valeur ajoutĂ©e. Les mĂ©tiers qui nĂ©cessitent un niveau moyen de qualification employĂ© de banque, comptable, conducteur de train, chauffeur de camion, etc. ne seront pas les seuls Ă  ĂȘtre menacĂ©s. En effet, des mĂ©tiers trĂšs qualifiĂ©s experts comptables, traders, journalistes, mĂ©decins, avocats, etc
 seront Ă©galement concernĂ©s par l’automatisation. Des traders sont progressivement remplacĂ©s par des algorithmes qui prennent des dĂ©cisions Ă  la nanoseconde. En rĂ©duisant le nombre d’heures de travail nĂ©cessaire pour traiter un dossier, l’automatisation va dĂ©truire de nombreux emplois d’avocats. LĂ  oĂč il fallait mobiliser un nombre important d’heures de travail pour analyser un dossier, rechercher de la documentation et les jurisprudences, avec l’aide de bandes de donnĂ©es et d’algorithmes, il ne faudra plus qu’une poignĂ©e d’avocats. Comme il faudra toujours plaider, le mĂ©tier d’avocat ne disparaĂźtra pas, mais il en faudra moins. Étant donnĂ© que, pour le moment, les ordinateurs et les robots n’ont pas d’imaginations et d’émotions et donc de crĂ©ativitĂ©, seuls les mĂ©tiers innovants et crĂ©atifs, de chercheurs, de concepteurs d’algorithmes, d’artistes, d’acteurs de théùtre, d’artisan, de sportifs, etc
, ne disparaĂźtront pas. Puisque les entreprises auront besoin de moins de temps de travail et donc, de salariĂ©s pour produire autant, voire plus de biens et de services, le progrĂšs technique apparaĂźt Ă  la fois comme une menace pour l’emploi et l’opportunitĂ© d’une transformation sociale. Afin d’éviter qu’une part croissante de la population se retrouve sans emploi, sans utilitĂ© sociale et sans raison d’ĂȘtre, il apparaĂźt nĂ©cessaire de favoriser l’émergence d’une nouvelle branche d’activitĂ©s Ă  caractĂšre non Ă©conomique dont le but serait le dĂ©veloppement et l’émancipation de chaque individu. En proposant un nouveau sens Ă  la vie, cette nouvelle branche permettrait d’éviter l’effondrement social que provoqueront le progrĂšs technique, l’organisation du travail, l’automatisation et les dĂ©localisations. Cette Ă©tude met en Ă©vidence que pour en finir avec le chĂŽmage, les gouvernements de la France et des pays industrialisĂ©s ont le choix entre deux solutions relancer la croissance du PIB ou rĂ©duire le temps de travail. Le choix entre l’une ou l’autre de ces solutions n’est pas un choix Ă©conomique, mais un choix de sociĂ©tĂ© dont dĂ©pend la survie et l’avenir de l’humanitĂ©. Jean-Christophe Giuliani Cet article est extrait de l’ouvrage En finir avec le chĂŽmage un choix de sociĂ©tĂ© ! ». Ce livre permet d’apprĂ©hender les enjeux du choix entre la relance de la croissance du PIB ou de la rĂ©duction du temps de travail. Vous pouvez le commander au Furet du Nord, Ă  la FNAC et dans toutes les librairies, ainsi que sur les sites du Furet du Nord, de la FNAC et d’autres librairies en ligne sous un format ePub ou Papier. Pour accĂ©der aux pages suivantes – Combien y a-t-il de chĂŽmeur ? – La croissance du PIB peut-elle supprimer le chĂŽmage ? – La rĂ©duction du temps de travail peut-elle supprimer le chĂŽmage ? – Combien d’heures devrions-nous travailler pour supprimer le chĂŽmage ? – La rĂ©duction du temps de travail un choix de sociĂ©tĂ© ! [1] Insee, la mesure du chĂŽmage par l’INSEE, n°4, septembre 2012, [En ligne] consultĂ© le 14 mars 2015 [2] Insee, T302 – ChĂŽmage et taux de chĂŽmage au sens du Bureau International du Travail BIT, par sexe et tranche d’ñge quinquennal et regroupĂ©, en moyenne annuelle – 1975-2015 [En ligne], consultĂ© le 17 fĂ©vrier 2017 [3] DARES, Demandeurs d’emploi inscrits et offres collectĂ©es par pĂŽle emploi en dĂ©cembre 2013, janvier 2014, n°006. [4] Capul Jean-Yves et Garnier Olivier, Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, Paris, Hatier, 1999, page 321 [5] Insee, Produit intĂ©rieur brut et revenu national brut par habitant, [En ligne], consultĂ© le 17 fĂ©vrier 2017 [6] Insee, Population par sexe et groupes d’ñges depuis 1946, [En ligne], consultĂ© le 17 fĂ©vrier 2017 [7] MinistĂšre de l’éducation nationale, de l’enseignement supĂ©rieur et de la recherche, RepĂšres & rĂ©fĂ©rences statistique, Évolution des effectifs d’élĂšves, d’étudiants et d’apprentis, [En ligne], consultĂ© le 17 fĂ©vrier 2017, [8] Insee, Emploi intĂ©rieur total par branche en nombre d’équivalents temps plein, [En ligne], consultĂ© le 17 fĂ©vrier 2017 [9] Insee, Population moyenne en appliquant Ă  la population des dĂ©partements et des rĂ©gions, le taux de variation de l’ensemble de la population de la France entiĂšre France mĂ©tropolitaine+Dom qui est connu. La population moyenne est la moyenne arithmĂ©tique des effectifs de la population au 1er janvier de l’annĂ©e en cours et de celle du 1er janvier de l’annĂ©e suivante. Comme l’INSEE calcul le PIB et le PIB par habitant de la France Ă  partir de la population moyenne, par souci d’homogĂ©nĂ©itĂ©, nous utiliserons les mĂȘmes donnĂ©es pour calculer le taux de chĂŽmage. [10] LĂ©gifrance, Ordonnance n°82-270 du 26 mars 1982 relative Ă  l’abaissement de l’age de la retraite des assurĂ©s du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral et du rĂ©gime des assurances sociales agricoles, [En ligne], consultĂ© le 20 octobre 2018, [11] LĂ©gifrance, Ordonnance n°59-45 du 6 janvier 1959 portant prolongation de la scolaritĂ© obligatoire, [En ligne], consultĂ© le 20 octobre 2018, [12] Dares, Demandeurs d’emploi inscrits et offres collectĂ©es par pĂŽle emploi en dĂ©cembre 2013, Indicateur de janvier 2014 n°006, [En ligne], consultĂ© le 17 fĂ©vrier 2017 [13] Insee, Population par sexe et groupes d’ñges depuis 1946, [14] Paugam Serge, Famille et vie conjugale, PrĂ©caritĂ© et risque d’exclusion en France, Document du CERC, Paris, La Documentation française, 1993, n° 109, d’aprĂšs l’enquĂȘte Situations dĂ©favorisĂ©es 1986-1987 INSEE. [15] Chauvel Louis, L’uniformitĂ© du taux de suicide masculin selon l’age effet de gĂ©nĂ©ration ou recomposition du cycle de vie ? », Revue française de sociologie, n°38, 1997. [16] Jin R. L, Shah C. P. et Svoboda T. J, The health impact of unemployment a review of the evidence », Social Science & Medicine, Volume 56, 1995, Pages 973-985. [17] Lagrave Michel, Les difficultĂ©s d’évaluation du coĂ»t du chĂŽmage, Paris, Economica, 1982. [18] Cassan Francine, Toulemen Laurent et Kensey Annie, L’histoire familiale des hommes dĂ©tenus », Insee PremiĂšre, n° 706, avril 2000. [19] Lagrave Michel, [20] Dejours Christophe, Souffrance en France banalisation de l’injustice sociale, Paris, Seuil, 1998, page 109. 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Disponible sur consultĂ© de 16 octobre 2018 [25] Agence europĂ©enne pour la sĂ©curitĂ© et la santĂ© au travail, Calcul des coĂ»ts du stress et des risques psychosociaux liĂ©s au travail, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [26] Professeur Cary L. Cooper, Paula Liukkanen et Dr Susan Cartrwight, stress prevention in the workplace Assessing the costs and benefits to organizations, 1996, Dublin, Fondation europĂ©enne pour l’amĂ©lioration des conditions de vie et de travail. [27] Agence europĂ©enne pour la sĂ©curitĂ© et la santĂ© au travail, Calcul des coĂ»ts du stress et des risques psychosociaux liĂ©s au travail, Op-Cit. [28] Organisation Internationale du Travail OIT, Stress au travail, un dĂ©fi collectif, 28 avril 2016, Op-Cit. [29] Agence europĂ©enne pour la sĂ©curitĂ© et la santĂ© au travail, Calcul des coĂ»ts du stress et des risques psychosociaux liĂ©s au travail, Op-Cit. [30] Économie le chĂŽmage nuit gravement Ă  la santĂ©, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [31] Archer Jean-Yves 2017, Le coĂ»t du chĂŽmage de masse pour les finances publiques, Les [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [32] Ibid. [33] Revenu de SolidaritĂ© Active RSA, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [34] Le crĂ©dit d’impĂŽt pour la compĂ©titivitĂ© et l’emploi CICE, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [35] Le Pacte de responsabilitĂ© et de solidaritĂ©, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [36] MinistĂšre de l’économie et des finances, les chiffres clĂ©s, 2013 projet de loi de finance, projet de loi de programmation des finances publiques 2017, [En ligne] consultĂ© le 14 mars 2015, [37] Insee, Produit intĂ©rieur brut et revenu national brut par habitant, [38] BĂ©dard Marcel, Les coĂ»ts Ă©conomiques et sociaux du chĂŽmage », Bulletin de la recherche appliquĂ©e, Ă©tĂ©-automne 1996. [39] Leclerc Jean-Marc 2010, La dĂ©linquance coĂ»te 115 milliards chaque annĂ©e, Le [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [40] Agence europĂ©enne pour la sĂ©curitĂ© et la santĂ© au travail, Calcul des coĂ»ts du stress et des risques psychosociaux liĂ©s au travail, Op-Cit. [41] Coldefy Magali, Nestrigue ClĂ©ment 2013, Question d’économie de la santĂ©, La prise en charge de la dĂ©pression dans les Ă©tablissements de santĂ©, n°191 octobre 2013, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [42] Nikonoff Jacques, Des chiffres sur le coĂ»t du chĂŽmage qui font peur », L’HumanitĂ©, mardi 3 mars 1998, pages 53. [43] Coe-Rexecode, Les coĂ»ts de la main-d’oeuvre dans l’Union europĂ©enne au 3Ăšme trimestre 2016, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [44] Le Nouveau record de chĂŽmage en zone euro Ă  11,8 %, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [45] Insee, Volume total d’heures travaillĂ©es par branche, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [46] Insee, Emploi intĂ©rieur total par branche en nombre d’équivalents temps plein, [47] Insee, T306, chĂŽmage et taux de chĂŽmage au sens du Bureau International du Travail BIT selon l’ancienne dĂ©finition, par sexe et Ăąge regroupĂ©, en fin de trimestre, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [48] Keynes John Maynard, Essais de persuasion, Paris, Gallimard, 1933, page 173. [49] WikipĂ©dia, Accord gĂ©nĂ©ral sur les tarifs douaniers et le commerce, [En ligne] consultĂ© le 28 octobre 2018, [50] Le Lean management est une mĂ©thodologie d’organisation du travail qui vise, d’une part, Ă  Ă©liminer les pertes de temps et les tĂąches sans valeur ajoutĂ©e, ainsi qu’à simplifier les processus en vue d’augmenter la fluiditĂ©, la flexibilitĂ© et l’agilitĂ© de l’entreprise, et, d’autre part, Ă  normaliser et Ă  standardiser les processus afin de les rendre plus fiables, stables et prĂ©visibles et de s’assurer de la reproductibilitĂ© parfaite » du processus pour tendre vers le zĂ©ro dĂ©faut et la satisfaction des clients. Son but est d’amĂ©liorer la satisfaction des clients et la performance financiĂšre de l’entreprise pour rĂ©pondre aux objectifs stratĂ©giques dĂ©finis par la Direction GĂ©nĂ©rale. [51] WikipĂ©dia, Kaizen, [En ligne] consultĂ© le 28 octobre 2018, La mĂ©thode KAIZEN consiste Ă  optimiser progressivement et au quotidien l’organisation du travail pour rĂ©duire les coĂ»ts et le temps de travail et amĂ©liorer la qualitĂ© de la production. [52] Insee, Valeur ajoutĂ©e brute par branche en volume aux prix de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente chaĂźnĂ©s / Volume total d’heures travaillĂ©es par branche, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [53] Insee, ProductivitĂ©s horaires du travail par branche, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [54] Insee, Le produit intĂ©rieur brut et ses composantes en volume aux prix de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente chaĂźnĂ©s, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [55 Insee, Compte des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres S11, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [56] Insee, Principaux ratios des comptes des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres S11 et des entreprises individuelles non financiĂšres S14AA, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [57] Lipovetsky Gilles, Le bonheur paradoxal, Paris, Gallimard, 2006, page 95. [58] Le secteur primaire » correspond aux activitĂ©s liĂ©es Ă  l’extraction des ressources naturelles agriculture, pĂȘche, exploitation forestiĂšre et exploitation miniĂšre
. Le secteur secondaire » correspond aux activitĂ©s liĂ©es Ă  la transformation des matiĂšres premiĂšres, qui sont issues du secteur primaire l’industrie du bois, du textile, aĂ©ronautique, automobile, pharmaceutique, Ă©lectronique, le raffinage, la construction, etc
. Le secteur tertiaire » regroupe pour l’essentiel des services conseil, banque, assurance, distribution, communication, informatique, mĂ©dias, tourisme, immobiliers, services aux particuliers, santĂ©, Ă©ducation, servies sociaux, etc
. [59] Pierric Marissal 2015, L’automatisation ne dĂ©truit pas le travail mais l’emploi salariĂ©, L’HumanitĂ©, [En ligne] consultĂ© le 16 novembre 2018,
Juil DĂ©c. La meilleure pĂ©riode pour voyager en GrĂšce continentale est d'avril Ă  juin et de septembre Ă  octobre. Il fait trĂšs chaud de juillet Ă  aoĂ»t. Il fait froid de janvier Ă  fĂ©vrier. La tempĂ©rature de la mer permet de se baigner de juillet Ă  septembre. La plongĂ©e peut idĂ©alement ĂȘtre pratiquĂ©e de mai Ă  septembre.
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Enmoyenne, les hĂŽtels 3 Ă©toiles Ă  La CanĂ©e coĂ»tent € 409 la nuit, et les hĂŽtels 4 Ă©toiles Ă  La CanĂ©e coĂ»tent € 553,49 la nuit. Si vous optez pour un sĂ©jour hors du commun, vous trouverez des hĂŽtels 5 Ă©toiles Ă  La CanĂ©e Ă  environ € 1 077,91 la nuit (d'aprĂšs les SociĂ©tĂ© La rĂ©gion francilienne Ă©tait la derniĂšre Ă  ne pas ĂȘtre concernĂ©e par une surveillance en raison du manque d’eau. La France fait face Ă  une sĂ©cheresse quasi inĂ©dite. Tous les dĂ©partements mĂ©tropolitains font dĂ©sormais l’objet d’une surveillance quant Ă  l’évolution de la situation de sĂ©cheresse. © Alexandre Chassignon / France Bleu Maine / Radio France/Maxppp La prĂ©fecture d'Île-de-France place en vigilance sĂ©cheresse » Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, tous les dĂ©partements de mĂ©tropole Ă©tant dĂ©sormais concernĂ©s par le phĂ©nomĂšne climatique et les appels Ă  l'Ă©conomie d'eau, a-t-elle annoncĂ© dans un communiquĂ© mardi 2 aoĂ»t. Le niveau vigilance » est le premier des quatre niveaux de sĂ©cheresse. Il prĂ©voit des mesures comme celui d'Ă©viter de nettoyer sa voiture ou de rationner l'arrosage, mais pas de restriction, explique le communiquĂ© de la prĂ©fecture. Le dĂ©bit de la Seine est passĂ© le 25 juillet sous le seuil de 81 m3/s Ă  la station de Paris-Austerlitz, dĂ©clenchant ce passage en vigilance sĂ©cheresse, prĂ©cise la prĂ©fecture, qui ajoute que l'arrĂȘtĂ© interdĂ©partemental sera pris trĂšs rapidement ». Cette sĂ©cheresse s'aggrave alors que l'Hexagone vit sa troisiĂšme canicule en Ă  peine deux mois, rendant encore plus perceptibles les consĂ©quences du rĂ©chauffement sĂ©cheresse amplifiĂ©e par une troisiĂšme canicule Un Ă©pisode de canicule se confirme pour le milieu de semaine, centrĂ© sur mercredi et jeudi avec des tempĂ©ratures maximales entre 34 Ă  38 °C et localement 40 °C », a indiquĂ© lundi soir MĂ©tĂ©o-France. En consĂ©quence, quatre dĂ©partements du Sud-Est ArdĂšche, DrĂŽme, Gard et Vaucluse et les PyrĂ©nĂ©es-Orientales restent en vigilance orange. Cinquante autres dĂ©partements, au sud d'une ligne allant de la Charente-Maritime jusqu'Ă  l'Alsace, sont en vigilance jaune. Mercredi, un pic de chaleur est attendu avec des tempĂ©ratures maximales atteignant le plus souvent 34 Ă  38 °C, et localement 39 Ă  40 °C sur le midi toulousain », prĂ©cise MĂ©tĂ©o-France, avant que l'axe chaud ne se dĂ©cale jeudi vers le LIRE AUSSIQuand la fournaise devient ordinaire
Cette nouvelle canicule s'annonce plus brĂšve et moins intense, prĂ©cise MĂ©tĂ©o-France, que celle de mi-juillet, lors de laquelle des records absolus avaient Ă©tĂ© battus dans 64 communes, flirtant voire dĂ©passant les 40 °C dans plusieurs localitĂ©s. Mais ce retour si rapide de fortes chaleurs vient frapper une majeure partie du pays dĂ©jĂ  affectĂ©e par une sĂ©cheresse exceptionnelle et aux consĂ©quences immĂ©diates, notamment sur l'agriculture, le transport fluvial ou les loisirs 9,7 mm de prĂ©cipitations agrĂ©gĂ©es ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s en France mĂ©tropolitaine le mois dernier, un dĂ©ficit d'environ 84 % par rapport aux normales, presque aussi peu que les 7,8 mm de mars 1961, le record des minima depuis les premiers relevĂ©s nationaux en aoĂ»t 1958. Ce fort dĂ©ficit de prĂ©cipitation, qui fait suite Ă  un printemps trĂšs sec et conjuguĂ© avec des fortes chaleurs, contribue Ă  aggraver l'assĂšchement des sols », met en garde dĂ©partements en Ă©tat de crise »Si dĂ©sormais l'ensemble de la France est sous vigilance sĂ©cheresse » avec des restrictions d'eau Ă  diffĂ©rents niveaux, 46 prĂ©fectures ont dĂ©signĂ© des territoires en Ă©tat de crise, synonyme d'arrĂȘt des prĂ©lĂšvements non prioritaires y compris des prĂ©lĂšvements Ă  des fins agricoles ». Seuls les prĂ©lĂšvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisĂ©s [santĂ©, sĂ©curitĂ© civile, eau potable, salubritĂ©] », explique le site d'information sĂ©cheresse du gouvernement, les 38 dĂ©partements en niveau d' alerte renforcĂ©e », les pompages pour l'agriculture sont rĂ©duits d'au moins 50 % et il existe des limitations sur l'arrosage des jardins, golfs et lavage de voiture. Certains prĂ©lĂšvements sont interdits. Dans les 9 dĂ©partements en alerte », outre des limitations de prĂ©lĂšvement pour l'agriculture, certains prĂ©lĂšvement pour des activitĂ©s nautiques sont interdits et l'arrosage des espaces verts est autorisĂ© Ă  certaines heures occidentale a fait face en juillet Ă  une sĂ©cheresse historique et Ă  deux vagues de chaleur en Ă  peine un mois, au cours desquelles se sont dĂ©clenchĂ©s des feux de forĂȘt ravageurs comme en Gironde, en Espagne ou en LIRE AUSSIEn Corse, le spectre d'une pĂ©nurie d'eau Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimitĂ© Vous lisez actuellement SĂ©cheresse Paris sous vigilance », toute la France sous surveillance 17 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă  la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă  la charte de modĂ©ration du Point. Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă  la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă  la charte de modĂ©ration du Point. OIglBN. 366 187 303 116 178 216 122 91 4

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